Loi Minaku: l’ONG Justicia Asbl appelle les magistrats à ne pas se laisser intimider par les politiques

Loi Minaku: l’ONG Justicia Asbl appelle les magistrats à ne pas se laisser intimider par les politiques

JUSTICIA Asbl, organisation de promotion et de protection des droits humains et du droit humanitaire, s’aligne contre les propositions des lois introduites par les députés nationaux Aubin MINAKU et Garry SAKATA. Dans un communiqué de presse publié ce jeudi 25 juin à Lubumbashi, cette organisation encourage les magistrats à assumer courageusement l’indépendance de la justice sans se laisser intimider par des tentatives d’interférence de certains membres du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif.

JUSTICIA Asbl, a condamné dès l’entame de sa publication les actes des vandalismes perpétrés à Kinshasa comme à Lubumbashi, dont nombreux de ses auteurs seraient sympathisants du parti politique UDPS. « Ces actes répréhensibles, commis dans un contexte de restriction des libertés publiques pour prévenir la propagation du COVID-19 doivent être poursuivis. Et ce genre d’atteintes à répétition aux droits et libertés des individus constitue une intolérance politique et un incivisme qui menacent gravement certains acquis démocratiques », a condamné Justicia asbl.

Par ailleurs, cette organisation de défense des droits de l’homme se dit catastrophée par trois propositions des lois controversées, alors que le Ministre de la justice n’est pas constitutionnellement membre du Conseil supérieur de la magistrature, qu’ on veut en faire malignement un membre influent, en lui accordant le pouvoir de donner son accord sur toute proposition de nomination, promotion, révocation des magistrats du parquet. Sous vocation des articles 151 et 152 de la constitution.

Lire le détail desdites lois controverses dans cet article:https://magazinelaguardia.info/2020/06/23/rdc-pour-ludps-le-fcc-vise-a-proteger-les-criminels-et-ainsi-encourager-limpunite-en-rdc/

De tout ce qui précède, Justicia asbl appelle le corps de la magistrature à braver la peur : » à la magistrature, de continuer dans cet élan courageux et irréversible d’assumer l’indépendance du pouvoir judiciaire face à l’Exécutif et au Législatif, de ne pas se laisser intimider par des tentatives d’interférence et d’intimidation de certains membres du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif, de poursuivre, initier des enquêtes criminelles et juger tous ces Congolais (y compris des personnalités politiques) soupçonnés des actes de détournements des deniers publics, corruption, crimes graves, etc. commis dans le passé et dans le présent », a martelé l’ONG.

Par contre, aux élus nationaux, Justicia asbl les appelle à se départir des intérêts politiciens égoïstes, en s’abstenant notamment à soumettre des propositions des lois taillées sur mesure pour faire échapper une catégorie des personnes des mailles de la justice et de surseoir à l’examen de ces propositions des lois controversées et qui violeraient la Constitution de la république.

Pour rappel, c’est depuis le 18 juin 2020 que trois propositions des lois qui tendent à apporter des réformes judiciaires profondes ont été déposées par Aubin Minaku et Gary Sakata tous députés du front commun pour le Congo (FCC) à l’assemblée nationale et actuellement à la base des émeutes dans plusieurs villes de la RDC.