RDC : effet Jean-Marc Kabund » : La démission tarde !

RDC : effet Jean-Marc Kabund » : La démission tarde !

Dans une annonce de deux courtes phrases, Jean-Marc Kabund, le président par intérim du parti dit présidentiel, l’UDPS, a annoncé, le vendredi 14 janvier, sa démission du poste de 1er vice-président de l’Assemblée nationale.  La nouvelle a eu l’effet d’une bombe dans la classe politique congolaise.  Cette fonction d’influence politique   a permis à cet homme de jouer un rôle stratégique et phare dans la création, la gestion et la consolidation de l’Union sacrée de la nation.

Dans son bref message, il ne livre aucune motivation de cette démission presque sans antécédent politique. Mais il promet à ses militants, auprès desquels il reste extrêmement populaire, qu’il poursuivra le combat. « Ainsi s’ouvre une nouvelle page de l’histoire, qui sera écrite avec la sueur de notre front, qui coulera chaque jour qu’on affrontera les brimades, humiliations et tortures… ».

Les faits

L’antécédent immédiat   de sa démission qui reste verbal jusqu’ à ce jour est connu. Tout est parti d’un accrochage sur l’avenue Congo-Japon, dans la commune de Limite, à Kinshasa.  Des agents de sécurité affectés à la sécurité de Jean-Marc Kabund ont procédé à l’arrestation et au désarmement d’un élément de la Garde républicaine. C’était   un véhicule d’un membre de l’entourage du président Tshisekedi auquel ils s’en étaient pris la veille audacieusement !  Par la suite, son domicile a été pris d’assaut par des éléments de la Garde républicaine dans la nuit du 12 janvier.  Ces soldats ont saccagé la maison, causant plusieurs dégâts matériels et le traumatisme des membres de la famille de Jean-Marc Kabund.  Ces éléments de la Garde républicaine qui voudrait certainement venger l’humiliation subit à travers l’un de cette unité affiliée à la protection du Chef de l’État et de sa famille.

Est-il tombé dans un piège ?

 Que se produirait au cas où Jean-Marc Kabund déposerait sa démission ? Le suspens taraude les esprits. En plus du fait que son parti politique est divisé sur cette question, les députés nationaux de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) ont publié mardi 18 janvier à Kinshasa une déclaration de soutien à Félix Tshisekedi qui reste « l’unique autorité de référence de l’UDPS et de l’Union sacrée de la Nation ». Ils ont désavoué par la même occasion leur président intérimaire du parti, Jean Marc Kabund : « Désavouons notre collègue Jean Marc Kabund-a-Kabund et prenons acte de sa décision de démissionner des fonctions de premier vice-président de l’Assemblée nationale », ont-ils déclaré.

L’effet Kabund », (cet homme qui a pu conduire le parti en des temps de crise après la mort d’Etienne Tshisekedi), serait-ce une illusion de grandeur, une immaturité politique ou juste le résultat du réflexe reconnu aux combattants d’autrefois ?

Dans un cas ou un autre, Kabund semble ne pas se considérer dans sa posture d’homme d’Etat. Serait-il influencé par de longues années de bataille politique dans l’opposition sur la rue avec très peu d’intelligence ? Les responsabilités de ce nouveau temps et des enjeux politiques   lui exigent plus qu’un simple politicien. Il est un homme d’Etat.  Beaucoup d’hommes politiques RD Congolais sont pareils ; voilà un autre élément qui bloque le décollage de notre pays.