Lubumbashi : l’emploi de la langue française au détriment de langues locales

Lubumbashi : l’emploi de la langue française au détriment de langues locales

« L’emploi de la technologie pour l’apprentissage multilingue : défis et opportunités » c’est  le  thème retenu cette année pour la célébration de la Journée internationale de la langue maternelle. Connue comme la première langue qu’une mère parle à son enfant, la langue maternelle est définie de manière courante comme la langue du pays où on est né.

En RDC, il y existe 4 langues nationales à savoir le swahili, lingala, Tshiluba et kikongo. Mais à ces jours la plupart des parents en milieu urbain préferent apprendre à leurs enfants comme première langue, le français. Selon le professeur Janot Bakasanda, la langue véhicule la pensée anthologique, la culture, l’histoire, le proverbe, le conte, les dictons de tout un peuple avec toutes ses rituels qui les accompagnent. Pour Janot Bakasanda, la génération actuelle qui préfère apprendre à leur enfant le français, perd énormément toutes les valeurs. Nous perdons cette saveur de nos  langues maternelles, les métaphores de nos langues, la tradition, nous perdons tout ça à cause de l’abandon et le désintéressement des langues locales.

Les autorités congolaises ont fait de la langue française une obligation pédagogique à cause de la non documentation de langues locales, qui constitue une faiblesse. C’est ainsi que les langues locaux ont perdu leurs valeurs, a dit Janot Bakasanda.

Indépendamment de leurs volontés, certains parents interrogés ce matin devant le collège IMARA préfèrent apprendre la langue française aux enfants en bas âge  pour faciliter la scolarisation des enfants.

Actuellement les langues locales considérées comme les langues maternelles à Lubumbashi en particulier et en RDC en général occupent une place très minime. Janot Bakasanda a donné l’exemple des émissions diffusées dans les médias de la capitale du cuivre en swahili, Tshiluba et kikongo ont combien d’heures par rapport à celles diffusés en français ? s’interroge-t-il.

Pour que les langues locales retrouvent leurs valeurs, le professeur a proposé l’inculturation des langues en créant les centres culturels, ajouté à cela le fol chlore. « Je pense qu’il n’est pas trop tard,  il est encore temps que nous puissions  nous réinvestir,  pour que nos langues puissent retrouver leurs valeurs ; nous devons nous  mutualiser pour sauver nos langue, évidemment on dit que les langues naissent, grandissent et meurent, mais il y a moyen d’arriver à sauver nos langues en les pratiquant». Continuant son propos, il a estimé que pour sauver nos langues il faut des grands moyens, or on sait que le gouvernement congolais a du mal à financer suffisamment Les œuvres culturelles, littéraires…

La langue sert à communiquer au plan inter- individuel, au plan plus vaste par le media de l’enseignement, de l’évangélisation, également par la littérature en véhiculant de messages, des valeurs pour entrer en interaction avec l’autre à travers la langue.

 

La Journée internationale de la langue maternelle fut proclamée par l’UNESCO le 21 février 2000, et est célébrée à cette même date chaque année dans les États membres et au siège de l’UNESCO afin de promouvoir la diversité linguistique et culturelle et le multilinguisme.

Cette journée consacre la reconnaissance du Mouvement pour la Langue commémorée au Bangladesh par la Journée du Mouvement pour la Langue depuis 1952, quand la police et l’armée de l’État pakistanais, qui occupait alors le Bangladesh, ouvrirent le feu sur la foule des locuteurs de Bengali manifestant pour leurs droits linguistiques à Dhaka.

En 1999, la Conférence générale de l’UNESCO a adopté la résolution 37 recommandant des mesures pour promouvoir le multilinguisme, y compris en promouvant un accès universel au cyberespace et le multiculturalisme sur les réseaux d’information mondiaux.