Lubumbashi: expérimenter la pisciculture avec des moyens locaux

Lubumbashi: expérimenter la pisciculture avec des moyens locaux

La  ville de Lubumbashi chef-lieu de la province du Haut Katanga  regorge quelques dizaines des pisciculteurs. La plupart d’entre eux pratiquent la pisciculture de subsistance. Mais certains y voient une activité économique à part entière.

C’est le cas de l’’ingénieur Sylvestre Chabala Kaleba. Il  pratique la pisciculture depuis près de 10 ans. Sa ferme est située à 45 Km  à l’Est de la ville de Lubumbashi. Il a débuté avec 5 étangs, depuis son exploitation s’est bien développée. Aujourd’hui il compte 112 étangs et une douzaine des lacs  de résidu.   Toutefois, cet ingénieur agronome n’avait pas encore réussi à commercialiser son poisson sur le marché de Lubumbashi. Et pour cause, la  production  était encore trop faible… Mais à partir de 2020, il  développe son projet et augmente le nombre d’étangs. Il s’attend à une importante production mais sa ferme est frappée par les aléas climatiques

‘’En 2020, j’ai connu l’inondation. J’ai tout perdu. C’était terrible. L’année passée, je voulais reconstituer mes étangs mais il y a eu trop de chaleur, des températures élevées. On était obligé de déplacer les poissons d’un étang à un autre, parce que le canal n’était plus ravitaillé en eau.

Des solutions locales

En outre  ce fermier est confronté à une autre difficulté. Il doit tout importer : les alevins, les aliments ainsi que le matériel. Conséquence : des coûts importants sur la production. Malgré ces contraintes , il  n’a pas cédé au découragement. Il a décidé de créer sa propre écloserie pour  produire ses alevins. Et il l’a monté  avec des matériels trouvés localement.

‘’Ce n’est pas  compliqué à monter’’, explique-t-il. ‘’ Je prends  juste  des bouteilles plastiques, je les inverse. Puis je place un dispositif de tuyaux. Les  œufs  doivent rester en suspension sans se coller les uns aux autres, eh ben… Ca réussi ‘’

Il a également appris à nourrir les poissons avec des produits du milieu. Son souci est de réduire le cout  de  production

Je prends le maïs, le soja , la farine de poisson….Puis je cherche les différentes proportions de ces ingrédients et  je conçois un aliment. Donc si vous avez les trois ingrédients, attendez-vous à mieux produire et à être dans le délai de 6 mois.

Appui de l’Etat ?

Jusqu’à présent ce fermier ne comptait que sur ses propres moyens financiers. Il n’a jamais bénéficié d’un seul appui financier de  la part du gouvernement . Malgré tout il se dit déterminer à poursuivre son activité jusqu’à  approvisionner le marché de Lubumbashi en poisson. Entretemps, au début  de ce mois avril, le gouvernement provincial du Haut Katanga s’est engagé à relancer la  filière piscicole en y apportant son appui. L’ingénieur Chabala ainsi que d’autres pisciculteurs attendent  voir la province passer de la parole à l’action.