RDC: Excuses du roi des Belges, et après ?

Le roi Philippes de Belgique entame ce mardi 7 juin, une tournée de près d’une semaine en RDC, l’ancienne colonie de son pays. Le 30 juin 2020, le Roi des Belges  avait présentés ses Excuses  au peuple de la RDC pour « le passé colonial ». Un lourd passé que la RDC, avait subi. Cette missive a eu au moins le mérite de décrisper des relations bilatérales marquées par des orages et des tempêtes. Même si entrecoupées de légères éclaircies. Mais rien n’indique que ce « diplôme » du roi, fasse monter en grade, la coopération entre les deux nations.

Avec l’arrivée du roi Philippes, nous sommes bien loin de la liesse populaire provoquée par les visites en RDC , de son oncle ,le très populaire feu roi Baudoin. Celui-ci surnommé « bwana kitoko »,autrement dit l’homme soigné. Aujourd’hui, les congolais ignorent jusqu’au nom de l’actuel roi des Belges. Pour cause, des crises à répétitions ont entaillé profondément des relations. Lesquelles  avaient mal démarrées le jour même de l’accession du Congo à la souveraineté internationale.

Le 30 juin 1960,alors que le président Joseph Kasa Vubu ,avait caressé les colons dans le sens du poil ,son premier ministre Emery Lumumba, lui n’y était pas aller par le dos de la cuillère .Son discours tranchant, dur et provocateur envers l’ancienne puissance coloniale, est restée dans les annales de l’histoire. Ce qui a fait  de Patrice Lumumba un héros à l’échelle planétaire.

Une rupture et reprise , mais rien en retour

La suite, on la connait. Elle sera marquée par des disputes qui atteindront leur paroxysme durant le « règne » de Joseph Kabila. On atteint presque la rupture diplomatique le 6 févier 2018. La RDC demande  ainsi la fermeture des consulats respectifs. Cette tension restera en l’état, jusqu’à la prise de pouvoir de Félix Tshisekedi.
Cette accalmie était prévisible car le cinquième président de la RDC, est « un Belgicain ». Appellation que se donnent les congolais établis en Belgique de longue date. En plus ,FATSHI comme l’appellent ses sympathisants ,a fait de l’ouverture diplomatique son credo. Il attendait en retour des dividendes en termes d’investissements, en particulier de la part de l’ancienne puissance coloniale. Car, cette dernière  d’une certaine manière ,conserve une « certaine tutelle » sur la RDC. Dans les couloirs diplomatiques, il est bien connu que rien ne peut être fait par les occidentaux dans ce pays de l’Afrique centrale, sans s’ en référer à l’ancien colonisateur.
Mais 3 ans après sa prise de fonction, force est de constater pour l’actuel président de la RDC, que le vieux continent l’a tout simplement mené en bateau. Jusqu’ici aucun sou n’est venu concrétiser les promesses qui lui ont été faites, dans le sens d’aider la RDC à sortir de l’ornière. Pour le « consoler »,la Belgique et plusieurs pays occidentaux ,ont repris la coopération multiforme, dont celle militaire. Mais dans le concret ,il n’y a rien de nouveau sous le soleil.

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Roi Philippes , un agenda personnel?

Si la dernière visite de feu le roi Baudoin en RDC en 1985, avait donné lieu à des investissements Belges conséquents, celle de son successeur au trône, n’indique pas qu’il s’amène avec une bouée d’oxygène.
Dans ces conditions, cette visite du roi Philippes ressemble à un agenda personnel qui n’engage ni la nation ni le pouvoir politique Belge. Il est fort aussi possible que l’actuel roi des Belges, ai formulé ses excuses au nom de sa famille, la dynastie des Saxes Cobourg Gotha. Car l’un des membres Leopold II, est accusé de pires exactions envers les indigènes. Et c’est notamment avec l’affaire des mains coupées. Jusqu’ici ,le gouvernement Belge garde silence, n’exprimant ni regrets ni remords. Ce n’est peut-être pas sa faute. Contrairement à l’Algérie ou le Rwanda par exemple, la RDC fait de son passé un tabou. Et ne l’utilise pas comme une arme diplomatique. De ce point de vue ,il n ‘y a donc pas à espérer un repentir ou des réparations de la part de la Belgique .A moins que la RDC change de fusil d’épaule.