Transport hors normes, les autorités de Kasumbalesa pointées du doigt

Transport hors normes, les autorités de Kasumbalesa pointées du doigt

C’est un spectacle insolite que l’on peut apercevoir chaque jour sur la route Kasumbalesa /Lubumbashi. Des véhicules transportant jusqu’au double de leur charge autorisée, circulent Librement. Ni les morts enregistrés, ni la perturbation du trafic, ne semblent arrêter ce dangereux mode de transport. Le fait est que de la Mairie jusqu’à la police en passant par une multitude de services étatiques, chacun y trouve son compte. 

« camions kambo»

Sur la route Kasumbalesa /Lubumbashi, impossible de ne pas voir ces fameux camions dénommés « kambo« . Ce qui veut dire grand père en swahili du Katanga. Ils roulent à petite allure au beau milieu de la chaussée. C’est loin d’être de vieux véhicules prêt à la casse. Certains sont d’ailleurs presque neufs. C’est plutôt leur allure de tortue qui leur vaut ce sobriquet. Leur vitesse ne dépasse guère les 20 kilomètres par heure. Impossible d’aller plus vite avec leur chargement hors normes. C’est d’abord la charge hauteur qui impressionne. Les camions chargent jusqu’à deux mètres ou trois au-dessus de leur toit. D’autres colis débordent sur les flancs du véhicule. Quant au poids qu’ils transportent, il peut aller du simple au double de leur capacité.

Au-delà de gêner le trafic, ces fameux camions kambo sont à la base de nombreux accidents mortels sur ce trajet. Ils seraient mis en cause dans presque la moitié des accidents qui surviennent sur cette route.

La société civile de Kasumbalesa constate que des taxes sont perçues sur ces fameux camions. Selon Clément Mitonga, coordonnateur du cadre de concertation Kasumbalesa, la Mairie de cette ville taxe 40 dollars à chaque camion qui va charger de la marchandise en Zambie. Au retour de ce pays voisin , chaque camion kambo paie 20 000 francs congolais à TRAFIGO pour le compte des douanes et accises.

Ce n’est pas moi dit la mairie, ni moi dit la CNPR

La Mairie se défend en disant que le paiement des « kambo » lui est fait en amont. Quand le chargement est fait, cela n’est plus de son ressort. Au niveau des douanes, on assure que la police des chargements n’est pas de son ressort. Eux taxent la marchandise. Le chargement du camion ne les concerne pas.

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Le centre national de prévention routière section de Kasumbalesa , déclare qu’il joue bien son rôle. EricMonga assure que son service a fait plusieurs séances de sensibilisation avec les chauffeurs de camions. Lui aussi constate qu’ils n’entendent pas raison. Il assure qu’une fois sur la chaussée, la responsabilité du rappel à l’ordre ou d’une éventuelle interception, revient à la police de circulation routière.

Les bakchichs de la police

Plusieurs sources crédibles , accusent les agents de la police de circulation routière Kasumbalesa. Ceux-ci prennent le « bakchich » ou corruption de la part  de ces chauffeurs indélicats. Ces dessous de table permettant à ces camionneurs de rouler tranquillement jusqu’à Lubumbashi ou jusqu’à kolwezi. Chemin faisant, ils laissent ici et là des pots-de-vin. Sollicité pour répondre à ces accusations , le commandant de la police de circulation routière de Kasumbalesa n’a pas donner suite à nos questions.

Tous des hors-la-loi

Il n y a pas que les camions kambo qui enfreignent les règles en matière de transport en RDC. Les voitures qui font le taxi prennent aussi des charges au-delà des mesures requises. Les taxis bus connus sous le nom de « Dubaï », ne sont pas en reste. Ce qui fait de la route Kasumbalesa /Lubumbashi, un chemin de non-droit.