Violences physiques à Lubumbashi : Quand les femmes l’acceptent et pensent qu’elles les méritent
Les violences domestiques sont courantes dans le monde. À l’échelle mondiale, 35 % des femmes ont subi des violences physiques et/ou sexuelles de leur partenaire intime. En RDC, bien que les statistiques soient quasi inexistantes sur les violences domestiques, il est clair que des plus en plus des femmes sont battus par leurs conjoints. Cette violence peut parfois se traduire par des violences physiques ou verbales.
Quand les femmes pensent que c’est normal qu’elles soient battues par leurs maris
Quatre femmes interrogées ont estimé qu’un homme pouvait battre sa femme. Samba Anastasie une femme de plus de 60 ans pense qu’un homme a le droit de battre sa femme : « l’homme peut battre sa femme, dit-elle, certaines femmes sont battues à cause de leurs mauvais comportement ou quand elle n’obéit pas à son mari, d’autres le sont parfois si leur mari ont des aventures extraconjugales ». Abondant dans le même sens, Bijou Monga , une habitante de Kawama , pense qu’un homme a le droit de battre sa femme si celle-ci n’écoute pas son mari . Quand a Samba Anastasie cité ci-haut, reconnait qu’elle était souvent battue pas son mari. Et pour elle c’était sa faute à elle.
Quand les femmes pensent que c’est un plus pour leurs Mariages
Certaines femmes pensent acceptent d’être battues et parfois elles en redemandent. Car elles pensent que le fait qu’elles soient battues par leurs maris est un plus. Nadine Kabeya , une habitante du quartier Bel-air à Lubumbashi et mère de 8 enfants pense que le fait qu’elle soit battus par son mari signifie qu’elle est plus aimé. « Être battue par son mari ça fait partie de la vie conjugale, déclare-t-elle. D’ailleurs pour moi c’est comme du sel dans mon mariage. Et de conclure, si mon mari ne cesse de me battre ce qu’il ne m’aime pas » Beaucoup des femmes partages cette opinion. Ainsi elles acceptent de recevoir régulièrement des coups de la part de leurs Mari.
Le silence coupable ….
Il faut dire que si certaines femmes acceptent la violence physique d’autres par contre tout en ne l’acceptant pas sont des victimes silencieuses. Beaucoup des femmes sont battues et ne s’en plaignent pas. Elles sont des moins en moins rares celles qui s’adressent instances judiciaires au. Pour Maitre Vianney Avocate au Barreau de Lubumbashi les femmes « ont honte de dévoiler les violences qu’elles subissent au sein de leur couples. Pour la plupart des femmes, les violences physiques, sont des secrets bien gardé et protégés, elles croient que c’est une question d’honneur ».
Et pourtant, la loi congolaise est claire. Elle statue sur toutes violences physiques. Le code pénal congolais stipule dans cet article 47 : « Quiconque a volontairement fait des blessures ou porté des coups est puni d’une servitude pénale de huit jours à six mois et d’une amende de vingt-cinq à deux cent zaïres ou d’une de ces peines seulement. En cas de préméditation, le coupable sera condamné à une servitude pénale d’un mois à deux ans et à une amende de cinquante à cinq cents zaïres. » Elle légifère également sur les coups et blessures portées à une femme enceinte s dans la loi portant protection de l’enfant.
Il faut dire que les femmes de la province du Haut-Katanga ne comprennent pas que la violence physique dans le cadre du foyer est dégradante. Nombre des femmes la subissent sans rechigner et d’autres l’acceptent en silence. Il est donc clair que seule une sensibilisation sur ses méfaits peut permettre aux femmes d’y résister.
Godlive Nyemba