Haut Katanga : sept filles venues des carrières minières formées en coupe couture par AFMDCO à Kipushi

Haut Katanga : sept filles venues des carrières minières formées  en coupe couture par AFMDCO à Kipushi

Remise officielle ce mardi 19 octobre des  attestations de réussite aux sept filles sur quinze qui ont participé à une formation de trois mois en coupe couture et ont été dotés d’un starting kits composé d’une machine à coudre, ciseaux, mètre ruban et deux pièces des pagnes pour chacune d’elle. Une formation qui entre dans le cadre du projet d’appui multisectoriel pour la réinsertion sociale des enfants utilisé dans les carrières minière de Kipushi de l’ONG AFMDCO. La cérémonie de remise s’est déroulée à l’ancien bâtiment du district de Kipushi où sont  installé les bureaux desdites ONG.

Encadré par l’ONG Association des femmes pour le développement communautaire (AFMDCO), ces filles  15 au total,  ont participé à la formation en coupe couture au centre de promotion social de Kipushi 1, sept  d’entre elles se sont distinguées. Ces filles dont l’âge varie entre  15 et 17 ans évoluaient dans des carrières minières en exerçant différentes activités.  Kaj Kalumbu Angèle 15 ans, orpheline de père et de mère et l’une  des lauréates. Elle  a évolué pendant 5 ans dans la carrière minière de Luwongozi où elle vendait un sac de gravier à 500 francs congolais ce qui lui permettait de réaliser une recette de 5000 francs congolais par jour. « Nous avons souffert dans des carrières, aujourd’hui comme j’ai appris à confectionner les habits, je vais  travailler et amélioré ma condition de vie » , dit-elle.

Tshilanda Ngoie Assy 15 ans est aussi l’une des  bénéficiaires ,  elle fut  vendeuse des graviers dans la carrière de Lubongo, elle gagnait 2000 francs congolais par jour, « ce qui m’avait motivé de quitter la carrière, c’est la souffrance, il y a des jours où il n’y avait pas de clients, parfois les pierres étaient difficiles à trouver ». A t- elle expliqué . Cette jeune adolescente a même été victime des violences sexuelles dans la carrière où elle œuvrait : »parfois j’étais même victime des violences , mais je suis sorti saine et sauve. Grâce à  cette ONG  qui est venu identifier les enfants dans la carrière, j’ai décidé de quitter la carrière  ».

C’est depuis le mois de février 2020 que l’ONG AFMDCO a procédé à l’identification des enfants dont l’âge varie entre 7 et 17 ans dans les carrières minières de Kipushi, il s’agit de carrière, Lowongo, SNCC, Tashamupini pour ne citer que cela.  2000 enfants ont été identifiés, mais le projet n’a pris que 500 enfants  qui étaient ciblait, et c’est au mois de mars que 485 enfants ont été réinsérés dans différentes écoles de Kipushi, et les 15 enfants filles  étaient orientés dans l’apprentissage des métiers comme la coupe couture, sept filles sur 15 ayants participé à la formation ont eu leurs attestations de réussites et les kits de réinsertion, a expliqué NÉNETTE MWANGE coordonnatrice de AFMDCO. Cette dernière n’encadre pas  seulement les filles, mais aussi la réinsertion de garçons en formation mécanique générale et la menuiserie. Les études de ces enfants sont prises en charge par AFMDCO sous financement de  GBA.

Le projet était limité, c’est pourquoi la coordinatrice a fait un plaidoyer au niveau de la sous-division éducationnelle de Kipushi, pour que les enfants qui étaient en deuxième primaire puisse aller en troisième dans ces mêmes écoles publique, or ces écoles sont encore en grève jusque-là, a déploré NENETTE. « Les difficultés sont que les uniformes et les sacs que nous avons distribués l’année passée, ils n’en ont pas, mais le bailleur  GBA qui finance le projet, a recommandé aux lauréates de confectionner 500 caches nez et 500 uniformes à distribuer aux enfants ».

Il faut retenir que les parents des enfants présents à la cérémonie, ont exprimés leur joie de voir les filles devenir de couturière, comme cette  mère rencontrée sur le lieu de la manifestation : « ma fille a fait 4 ans entrain de travaillé dans la carrière, elle a gagné un peu d’argent qui nous servait juste d’acheter la nourriture, je suis contente comme elle a quitté la carrière ».

Un père de famille s’est aussi exprimé en ce terme « ma fille était non instruite, elle n’avait rien comme bagage intellectuel, à cause de la souffrance, elle s’est donné aux activités dans la carrière avec beaucoup de risque, j’avais peur qu’elle ne soit victime du viol quand elle partait là-bas pendant sept ans, elle a grandi dans cet endroit où ma petite fille gagnait 1500 francs congolais par jour, moi en tant que parent j’étais incapable de  lui interdire parce que je n’ai pas de moyen ».

Il faut retenir que, AFMDCO encadre les enfants  qui travaillent  dans les carrières minières et  assure leur scolarité et leur réinsertion pour leur permettre de mener une vie normale.