Kinshasa : difficile accès a là justice des mineures violées

Kinshasa : difficile accès a là justice des mineures violées

À Kinshasa ,  l’Hôpital Général de Référence de Kitanmbo reçoit en moyenne 30 victimes du viol et dont 80 % sont  constituées par des mineures . Souvent violées par des personnes de la famille ou des voisins. Mais malheureusement , ces  survivantes ont du mal à accéder à la justice . Parfois confrontées à des pressions des membres des familles , ou encore des OPJ instructeurs des dossiers pour qu’elles changent de version. 

Divine*(le nom a été changé), elle n’a que 9 ans . Elle vivait  chez son oncle maternel âgé de plus de 50 ans, c’est sa seule famille . Ce 1ᵉʳ novembre dans la nuit,  elle a vécue l’enfer : »  Je dormais et j’ai senti que quelqu’un me touchait , et puis , il m’a enlevé les habits, quand j’ai ouvert les yeux j’ai vu mon oncle qui étais sur moi , il m’a empêché de crier et il a fait ce qu’il voulait faire ». Elle a été violée  cette nuit-là par son tuteur, son oncle maternel, une personne en qui elle avait confiance. Quant  l’affaire  a été amenée devant la police par  les voisins, l’enfer de Divine s’est amplifié. Elle reçoit les menaces de ses cousins et des autres membres de la famille qui lui demande de  se rétracter. Le pire  dans tout ça, c’est que même l’officier de la Police Judiciaire (OPJ)  demande à la pauvre Divine de changer sa version des faits.

Et pourtant les preuves médicales sont formelles , Divine a été violée  . L’Infirmier Maurice Bondo qui la reçoit  est clair , La petite a été victime du viol cette nuit-là , et elle a été prise en charge à temps. Jusqu’a ce jour , le dossier reste pendant à la police,  Divine ne peut  pas comparaitre, car elle se trouve dans un orphelinat , ou elle  est  gardée et protégée contre son bourreau et sa famille.  Divine ne sait même pas ce qu’il est advenu de son violeur . Le dossier est donc resté sans suite. Elle n’a même pas droit à la justice.

Divine n’est pas la seule dans cette situation. Deux sœurs  Ange* et Mimi*  (les noms ont également été changés)  sont également dans la même situation.  Violées par leur pasteur , le dossier en justice est également bloquée. »nous ne savons pas quoi faire « , raconte la mère de ces filles essoufflée. « c’était une personne en qui nous avions confiance et aujourd’hui , il nous accuse de salir son nom, même au niveau de la justice nous ne savons pas y aller ».    Si médicalement  le bilan de leur santé montré qu’elles n’ont attrapé une maladie ou une grossesse, jusque-là leur dossier n’avance pas devant les cours et tribunaux.

Ainsi ces mineures et tant d’autres victimes des viols et violences basées sur le genre éprouvent d’énormes difficultés à accéder à la justice. Dans certains cas, les OPJ mal formés et mal informés poussent les victimes à changer les versions ou parfois à changer leur âge pour que  leurs bourreaux échappent à la justice moyennant des frais payés. D’autre part, c’est sont les familles qui  sont démunies et  qui ont du mal  à faire la saisine devant  la justice par manque des moyens financiers .

Bien que la loi a déjà érigé en infraction le viol  et que selon l’article 174  et alinéa g et l, qui instaure les peines allant de quinze ans à la servitude pénale , mais l’accès à la justice reste un problème de taille. L’union Congolaise  des femmes  des médias a  mené un plaidoyer le 25 novembre dernier pour une revisitation de la loi sur les violences sexuelles et pour un  accès gratuit à la justice des survivantes des violences sexuelles et basées sur le genre.