RDC : « il n’y a jamais eu de complicité de silence sur les massacres dans le Kasaï, » réagit le BCNUDH
« Il n’y a jamais eu de complicité de silence entre la Monusco et le gouvernement congolais en ce qui concerne les exactions de civils dans la région du Kasaï ». Ainsi a réagi Abdel Aziz coordonnateur du Bureau conjoint des Nations-Unies au Droit de l’Homme répondant à une question au cours de la conférence hebdomadaire tenu depuis Lubumbashi, sur le rapport du Groupe d’Études sur le Congo publié au cours de ce mois de juillet. Rapport intitulé » le a crise au Kasaï: La manipulation du pouvoir coutumier et l’instrumentalisation du désordre »,
Ce rapport revient sur les violations des droits de l’homme dans le Kasaï , il retrace l’historique du conflit et les responsabilités . Pour le groupe d’étude sur le Congo, la responsabilité des massacres et des violations revient à l’Etat congolais qui n’a pas su gérer un conflit coutumier qui a dégénéré.
Ce rapport déplore également la lenteur avec laquelle la Monusco a réagi face à ce conflit. « Les Nations Unies ont été lentes à réagir à ce nouveau conflit émergeant au centre du pays. Préoccupée par des dizaines de groupes armés dans l’est du pays et absente des Kasaï, la mission de maintien de la paix de la MONUSCO a mis plus de deux mois pour envoyer à Kananga des policiers et des experts des Nations Unies en résolution des conflits. »
Pour le coordonnateur du BDNUH, la lenteur est dû au manque d’infrastructures routiers en RDC : « mais il ne faut non plus oublier que la RDC est un pays vaste à la dimension d’un continent avec des infrastructures routiers et de moyens des communications peu accessibles , » et de conclure , « le rapport n’a pas accusé la Monusco mais il déplore le fait que la Monusco a attendu plus de 4 mois pour envoyer les experts sur terrain. »
Toujours au sujet de la Monusco le rapport indique qu’elle a préféré préserver son partenariat avec le gouvernement tout en minimisant l’ampleur des violations. « Les communiqués initiaux de la MONUSCO sur le Kasaï, indique le rapport, ont dénoncé la violence en termes généraux, sans désigner les responsables, et ont promis de soutenir le même gouvernement qui, selon d’autres rapports de l’ONU à l’époque, était impliqué dans de graves atrocités. »