RDC: la restitution d’objets d’arts par la Belgique est une question de souveraineté
‘’La question de restitution d’objets ethnographiques obtenus par la Belgique durant la colonisation est une question de souveraineté’’ déclaration de Martin Vander Elst, membre de la plateforme de réflexion sur la décolonisation et la restitution basée à Bruxelles en Belgique.
Cette plate-forme a organisé ce mardi 4 décembre 2018 à Bruxelles une conférence sur le thème « Pas de décolonisation sans restitution. Depuis 1960, l’année de l’indépendance de la RDC , alors que l’on parlait déjà de la décolonisation du Congo, la question de la restitution en RDC d’objets ethnographiques emportes que ce soit de façon frauduleuse, par le massacre, la conversion forcée ou par la menace était déjà posée par Kasavubu, le premier président du Congo.C’était à la conférence économique de 1960 tenue en Belgique. Il s’agit des milliers d’objets ethnographiques qui partent d’un simple sifflet traditionnel aux objets plus symboliques du pouvoir coutumier en passant par des masques, des ossements humains…. Et qui sont conservés dans des Musées en Europe et particulièrement en Belgique. 80 % du patrimoine culturel que compte le Musée Royal d’Afrique centrale à Tervuren, proviennent de la RDC.
Au cours de la conférence de presse tenue ce mardi 4 décembre 2018 à Bruxelles, Martin Vander Elst, membre de la plateforme, s’est dit choqué d’entendre répéter la version selon laquelle la RDC n’a jamais réclamé les objets des Musées Européens. Pourtant, affirme-t-il, des correspondances portant sur de demandes de restitution existent dans les archives en Belgique mais elles sont restées secrètes pour le grand public.
A part la demande formulée par le président Kasa Vubu en 1960, il y a eu d’autres demandes de restitution du gouvernement de la RDC.
C’est une question de souveraineté nationale pour la RDC que d’avoir de nouveau le droit de propriété morale sur ce patrimoine culturel, estime de son côté Madame Julie Degrotte, Présidente du parlement Francophone Bruxellois.
La RDC a-t-elle demandé la restitution ? Ou va-t-on conserver ces objets une fois restitués aux Congolais ? Ce sont des mauvaises questions assure la présidente du parlement Francophone Bruxellois. Car, précise-t-elle, les objets en soi ne valent rien mais c’est plutôt la valeur réside dans ce qu’ils représentent pour les Congolais. Ces objets représentent une histoire, une identité, une culture, rappelle madame Julie Degrotte.
Un Congolais vivant en Belgique depuis trente ans, nous a déclaré qu’il est convaincu que tant que la question de la restitution au Congo des artefacts ne sera pas réglée, la RDC ne sera jamais complètement libérée de l’emprise de la Belgique.