Quand la police se confond à un fourre tout, l’insécurité se porte bien a Lubumbashi
Dans l’organisation d’un Etat, la police joue un rôle de premier ordre de par sa mission régalienne : celle de la sécurité publique, des personnes et de leurs biens, du maintien et du rétablissement de l’ordre public ainsi que de la protection rapprochée des hautes autorités. À juste titre, cette noble mission est classée au compte des missions régaliennes. L’importance de la police n’est donc pas à démontrer. L’évidence la justifie, la consacre.
Parmi les causes de l’ insécurité quasi permanente et galopante dans la ville de Lubumbashi, nous pouvons évoquer le débauchage de certains jeunes militants de certains partis politiques en agent de l’ ordre et ce en toute opportunisme, la croissance démographique qui crée le chômage à grand échelle, l’ arrivée massive incessante des déplacés venus d’ailleurs(zones de conflits et autres provinces sous la famine), l’ afflux des opérateurs économiques, le dédoublement des partis politiques, la désertion de certains hommes en uniformes avec leurs armes, le non encadrement de certains démobilisés de la Force Armée de la République Démocratique du Congo, FARDC, etc
Après analyse à fond de la situation, différents mécanismes ont été mis en œuvre, mais malheureusement, et malgré l’accalmie factice observée, l’insécurité se porte encore bien.
Pour cause, la police sensée être apolitique, au service de la nation Congolaise en exerçant son action régalienne sur l’ensemble du territoire national dans le respect de la constitution et des lois du pays, s’affiche démissionnaire sur tous ces plans.
Notre pays, la RDC, vient de très loin dans l’organisation de sa force de sécurité publique : de la gendarmerie en passant par le CADR, la Garde civile, la FAP (force d’autodéfense populaire) jusqu’ à la police actuelle qui est un conglomérat des ex militaires et du ramassis populaire dont le recrutement a été motivé par le gonflement des effectifs et le souci de réprimer les manifestations anti régime notamment du régime décadent des Kabila. Nous nous réservons de mentionner l’autre constituante des « voyous » à qui certains leaders politiques ou politico-militaires ont promis l’emploi. Heureusement, la police leur a ouvert ses portes avec la plus grande hospitalité du monde!
Dans ce contexte, il est curieux de constater que sans aucune formation formelle ou de remise à niveau, l’Etat Congolais s’est satisfait d’une police aux allures des » bandits d’Etat », à la solde de la conservation du pouvoir d’Etat monopolisé par une classe des politiciens à la quête du pouvoir pour le pouvoir.
Suffisamment sous payés, mal entretenus, en divagation et pourtant armés, que voulez-vous que les policiers fassent d’autre si ce n’est la tracasserie, la brutalité et voler d’ autant plus que le contexte de travail les y expose ? Est-il surprenant que la ville de Lubumbashi soit le théâtre du banditisme urbain au quotidien et auquel l’Etat Congolais n’a pas réservé de remède adapté ? Grave encore, l’intervention de la police vient toujours en retard soit « en différé » juste pour faire le constat et c’est tout ! Les enquêtes sont amorcées pour ne jamais donner leurs conclusions. L’Etat Congolais se plait à ce rythme ; il s’y est accoutumé.
A Lubumbashi, les numéros d’urgence de la police d’intervention ne fonctionnent qu’à 22%. Les données d’enquête ci-dessous le démontrent. Selon le rapport sur la situation sécuritaire dans la province du Haut-Katanga de 2018 publié au début du mois de février 2019 par la thématique » Gouvernance et sécurité, Armé et Police », du cadre de concertation de la Société civile de la même entité, les deux numéros d’appels d’urgence de la police d’intervention de la ville de Lubumbashi sont accessibles à seulement 22%. Il s’agit des numéros 0817107375 et le 0999646060.
Pour la Société Civile qui a procédé à l’évaluation, ces deux numéros ont du mal a fonctionné. Une action a été menée auprès de 1700 personnes. Toutes sont unanimes : l’intervention vient difficilement lorsque l’ont fait appel à ces deux numéros dites d’urgence.
Sur 1700 personnes interrogées, au sujet du premier numéro soit 081 7107375, « 70 % ont confirmé l’effectivité de ce numéro et 40% de ces personnes ont reconnu avoir été réellement secourues après l’appel à ce numéro », lit –on dans ce rapport.
S’agissant du second numéro, 10 % de la population interrogée ont certifié que ce numéro est effectivement opérationnel ; 2% affirment avoir été secourues après l’appel à ce numéro.
Il ressort que seul 40% de personnes affirment que ces deux numéros fonctionnent réellement alors que c’est seulement pour 22 % des cas que la police est intervenue pour des cas de cambriolage.
Et par moment, soit les numéros d’interventions passe à vide soit fermés en cas d’un danger, d’urgence. Complicité ou abus ? Dans un cas comme dans un autre, qui répond ? Qui a déjà répondu ? Comprenne qui pourra.
Le changement s’impose !
La police qui devrait être apolitique et ne jamais être débauchée pour des fins personnelles ou d’un groupe d’individus ; le recrutement et la passation des grades devraient eux aussi tenir compte des critères objectifs liés à la fois à l’aptitude physique, à une instruction suffisante et à une moralité éprouvée. Malheureusement. La réalité est toute autre. Bizarre !
Le changement c’est aujourd’hui. Il exige des remèdes efficaces et efficients. Au lieu de se distribuer des postes et des fonctions à loisir pour des fins politiciennes, ceux-ci devrons dans la nouvelle vision du pays, être complices de la qualité, la compétence, la spécialité et non d’autres facteurs aléatoires.
En plus de la formation, ces agents de l’ordre public ont droit à une rémunération de qualité, proportionnelle à leur noble mission. Ce sont les biens, et plus encore des vies humaines qu’ils protègent. Une mission régalienne, dit-on. Alors, l’Etat qui renaît de ses cendres doit reprendre ses responsabilités en main.
Au terme d’une longue observation de la situation sécuritaire au sein de la société, il appert que les politiques sécuritaires doivent être adaptées au contexte afin de réduire la criminalité. Cela exigera d’ une part l’implication de la population (victime des crimes et première bénéficiaire), et d’ autre part la réforme et la professionnalisation de la police en vue d’une sécurité de proximité et participative qui participe au développement intégral.
Puisque la vie de la population en dépend, elle secondera la police dans sa mission par sa vigilance tout azimut pour informer régulièrement et quand la situation l’exige, la police sur l’évolution de la situation sécuritaire en vue d’une intervention rapide et pour des mesures appropriées. Cette relation de confiance entre la population et la police est aussi à rétablir. Et pour la renforcer, la police devra se charger de mettre à la disposition de la population des numéros verts gratuits accessibles par tous et à tout moment quand le besoin l’exige. Ainsi la police nationale Congolaise pourra participer à la reconstruction de la RDC, une terre du mieux être pour, dans la vision du nouveau président de la république, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo