Lubumbashi : les grands producteurs sensibilisés sur le danger de l’usage excessif des pesticides dans la lutte contre la chenille légionnaire
Depuis 2016, les territoires de Kasenga, Kipushi et Pweto dans la province du haut Katanga sont tout aussi durement affectés par la chenille légionnaire d’Automne communément appelée CLA. Cette chenille particulièrement redoutable s’attaque à toutes les céréales, que ce soit le maïs, le blé, le sorgho, le millet ou le riz. La chenille légionnaire venue d’Amérique est résistante aux pesticides chimiques de synthèse qui est utilisée de manière excessive par les grands producteurs. La FAO (Organisation des nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture) estime qu’il faut renforcer l’échange d’informations entre ces grands producteurs pour le conscientiser sur le risque que l’utilisation des pesticides représente pour l’environnement.
Lyna Mukwa Professeur en phytopathologie, et chargée du projet lutte contre la chenille légionnaire à FAO, affirme que l’usage excessif des pesticides chimiques ne reste pas anodin. Elle cite par exemple la question de résidus des pesticides dans les produits récoltés ce qui peut influencer négativement la sante publique. Et aussi la destruction des agroécosystèmes. « En utilisant les pesticides, nous allons détruire les insectes pollinisateurs et nous allons aussi détruire les prédateurs naturelles, et cette action va avoir un impact négatif sur l’adaptation de la chenille légionnaire chez ».
Professeur Lyna invite les agriculteurs à comprendre que la chenille légionnaire est là, on doit vivre avec elle et préconiser la lutte raisonnée. « Nous avons besoins des ennemis naturelles de la chenille légionnaire qui doivent émerger de nos écosystèmes ».
Des alternatives de lutte durable
Il existe d’autres alternatives de lutte et de prise de décision avant le déclenchement de la lutte chimique au moyen des pesticides de synthèse. C’est notamment l’usage des pièges a phéromones pour la prise de décision avant la lutte chimique contre la chenille légionnaire, la lutte agronomique avec la méthode push-pull qui a montrer des bons résultats dans d’autres pays, le semi précoce avec des variétés tolérantes comme la variété « Babungo » qu’on conseille aux agriculteurs pour pouvoir diminuer l’usage excessif des pesticides chimique.
Une lutte a deux facettes
La FAO intervient sur deux facettes dans la lutte contre la chenille légionnaire. D’abord avec les petits producteurs dans la formation, grâce à l’approche champ école paysans qui permet de former les petits producteurs dans la lutte intégrée contre la chenille légionnaire. Avec les grands producteurs qui utilisent plus la lutte chimique, la FAO propose d’autres alternatives comme une lutte chimique raisonnée, une lutte intégrée qui positionne la lutte chimique en dernier lieu et met avant les autres méthodes de lutte telle que la méthode agronomique et la méthode physique.
La journée de sensibilisation à la lutte raisonnée contre la chenille légionnaire, organisée par la FAO a connu la participation de près de trente grands producteurs évoluant sur l’axe Kasenga, Kipushi, Likasi, et Kambove