Affaire 15 0000000 US: Porosité du circuit financier ou preuve de maturité dans le détournement des deniers publics ?

Affaire 15 0000000 US: Porosité du circuit financier ou preuve de  maturité dans le détournement des deniers publics ?

Une affolante  somme de 15 millions de dollars américains a été portée disparue du circuit financier officiel de l’Etat RD Congolais. Cet  argent public aurait dû être placé dans les caisses de l’État à la Banque Centrale; malheureusement, elle a été virée, à la demande du ministre de l’Économie, a-t-on appris.  C’est  la Rawbank qui l’a logé  sous un compte privée, ouvert au nom du Comité de suivi des prix des produits pétroliers que préside le ministre de tutelle. De ce compte privé, pour ne pas dire occulte,  cet argent a été presque intégralement retiré en liquide et en tranche!

. Les 15 millions de dollars(14 775 000 dollars précisément) n’auraient pas dû être versés sur le compte du Comité de suivi des prix des produits pétroliers. C’est une  irrégularité préjudiciable au Trésor public  car elle viole les dispositions légales et règlementaires régissant les finances publiques font observer les experts dans le domaine.

La quasi-totalité  a  été  retirée en fraction; À chaque fois, il s’agit de retraits en liquide.  Le ministère de l’Économie n’a pas mis à la disposition des enquêteurs  sur le dossier les pièces justificatives de l’utilisation. D’ autre part,   pourquoi ne pas sonner la sonnette  d’alarme entre deux retraits successifs ou  avant le dernier retrait ? Ne sommes –nous pas en droit de suspecter une complicité ou le non retour en terme de commission par exemple comme il en est souvent de coutume ?

Qu’il est curieux de se rappeler que  l’Inspection  Générale des Finances(IGF) est une institution publique qui dépend directement du chef de l’État, bien qu’ il jouit d’une indépendance administrative et financière. À ce titre elle est habilitée à mener des enquêtes sur les dépenses des institutions publiques.  Mais pourquoi cette institution installée depuis bien longtemps pendant le règne de  Joseph Kabila a l’air de se réveiller de sa torpeur seulement dans ce contexte actuel ? Serait-elle au service d’une main noire  ou agit-elle au nom du mandat sous lequel elle est établie et est sensée fonctionnée ?

Certes, alertée sur des soupçons d’anomalies quasi tardives dans ce dossier de compensation financière à des compagnies pétrolières, l’Inspection Générale des Finances  a initié une enquête. Mais  dès lors que celle-ci a du mal à  poursuivre son bonhomme de chemin ni à aboutir, çà inquiète !

Cet  acte qualifié de  détournement,  à juste titre, est le premier baptême  du genre depuis l’investiture de Félix-Antoine Tshisekedi   la Magistrature suprême. D’aucuns estiment qu’il est presque pris sandwiches entre  deux promesses : celle de lutter contre la corruption et  celle pour le « changement des mentalités » en RDC. En dépit de l’ampleur du dossier, il reste et comme à l’ordinaire impassible  sur cette question brulante de nature à éclabousser la  plus haute institution du pays. Bras droit  de Félix-Antoine TSHISEKEDI, Vita KAMERHE,  Directeur de cabinet est parmi les quatre responsables cités dans ce détournement.

Serait-ce  pour  se dédouaner de cette affaire scandaleuse, une fuite en avant ou par souci d’en comprendre tous les arcanes que  l’IGF a transmis le dossier au  procureur général près la Cour de cassation ? Et s’il est vrai qu’il aurait été confronté à quelques ennuis, de quel ordre  sont ils? Le suspens est loin d’être levé.

Craignons que ce soit une résurgence des anciennes pratiques  auxquels des irréductibles du régime passé souffrant de sclérose  voudraient, dans leur manigance politiciennes, piéger et salir les autorités de l’alternance qui sont résolument engagées dans la lutte contre toutes sortes d’antivaleurs dont le détournement des deniers publics à la mode depuis belles lurettes.  C’est donc ici l’occasion pour le gouvernement TSHISEKEDI de prouver sa volonté de changement, lui le garant du bon fonctionnement des institutions. Confucius a dit que le poisson commence à pourrir par la tête. L’exemple vient d’en haut, dit-on

 

 

 

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