RDC: gratuité de l’enseignement oui, mais la qualité ?
Les voix s’élèvent quotidiennement pour décrier la baisse vertigineuse du niveau d’enseignement en République Démocratique du Congo(RDC) et surtout du coût de cet enseignement qui est resté le poids des parents pendant plusieurs années. Les retombées sont tristes : la baisse sensible de la qualité de l’enseignement. Déplorable !
. Les niveaux d’éducation et de la formation de sa population régressent du jour le jour ! A qui la faute ? L’engrenage dans lequel se trouve le système éducatif est d’autant plus déprimant ! Des élèves mal formés par des professeurs eux-mêmes mal formés et affamés et qui deviendront un jour des enseignants mal formés. Déplorable !
Pour cause, l’absence d’une politique d’encadrement des élèves et des instituteurs. Cette fragilité individuelle et collective a engendré d’importantes conséquences incalculables sur le plan humain, social et économique.
A l’instar de plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, la R.D.C connaît une situation singulière quant au retard dans le domaine de l’éducation d’une part et dans celui de la gratuité de l’enseignement de base. Ce déficit éducatif est dû aux options politiques des régimes autoritaires qui se sont succédé au pays, aux guerres fratricides répétées, à l’absence des politiques éducatives appropriées pour ne citer que ces facteurs.
Certains faits sont à la base de la perte de la qualité de l’éducation en RDC, entre autres, le faible financement de l’éducation, la corruption dans le système éducatif (élèves, parents, inspecteurs, enseignants, etc.), l’absence de qualification du personnel enseignant, le phénomène 100% pour le diplôme d’Etat, la multiplicité des frais conduisant les familles pauvres à ne pas envoyer leurs enfants à l’école.
Autres faits, les conditions dans lesquelles ces enfants étudient méritent réflexion. Si en plein 21 éme siècles certains enfants étudient à même le sol, parfois sous un arbre ou sous le soleil, ou en manque d’enseignant comme l’école primaire Mwanga Musonge situé à 19 km de Lulotola dans le territoire de Lubudi ou deux enseignants doivent se partager 4 classes ? Que dire si ce n’est Déplorable !
Un point positif c’est que malgré tout, l’école primaire est devenue gratuite .Conformément à la Constitution, le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi a matérialisé la gratuité de l’enseignement de base englobant la 1ière à la 8ième. Une action certes qui soulage les nombreux parents qui, par la force des circonstances dues à la dégradation de la situation socio-politico-économique de la décennie 1990, se sont vus endossés cette lourde charge pendant près de trois décennies dans l’insouciance quasi-totale du pouvoir public. En son temps, l’église catholique a été la porte –étendard de premier ordre dans la défense de cette thèse de prise en charge des enseignants par les parents.
Ici aussi des voix s’élèvent pour mettre en doute, arguant le fait que l’effectivité de la mise en œuvre de la gratuité de l’enseignement de base exige certains préalables parmi lesquels le paiement des enseignants dont beaucoup restent à mécaniser. Quoi qu’il en soit, le projet de budget pour la gratuité de l’enseignement de base chiffré à 2,9 milliards reste une épine dans la chair de l’actuel gouvernement qui doit se saigner à blanc pour y parvenir.