Lubumbashi : quand la mort devient une fatalité pour les albinos malades du cancer de la peau
Les albinos malades du cancer de la peau n’ont pas accès aux soins appropriés et pour cause, la plupart d’entre eux manquent des moyens financiers et ceux qui le peuvent, arrivent souvent à l’hôpital à un stade avancé de la maladie. Sur plus de milles albinos enregistrés à Lubumbashi par l’Observatoire pour le bien Être des Albinos au Congo, OBEAC, environ 360 sont atteint du cancer de la peau. 14 sont morts l’an dernier.
Véro est l’une d’entre eux, âgée de 22 ans, elle est la seule albinos d’une famille de plus de 10 enfants. Elle est atteinte du cancer de la peau depuis trois ans. Faute des moyens financiers pour accéder aux soins, elle se résigne à rester à la maison. Elle explique sa situation qui du reste est pénible : « J’ai des apparitions cutanées à la poitrine et au dos. Le médecin m’a dit que ce sont des tumeurs malignes. On m’a enlevé une première tumeur à l’œil qui rongeait déjà l’os. Il me faut des soins appropriés. On me demande de faire la chimiothérapie. Une séance coute 550 dollars, il en faut 3, je n’ai pas d’argent, c’est difficile. »
Il faut dire que Vero n’est pas le seul Albinos dans cette situation. Ils sont nombreux, ces albinos atteints du cancer de la peau et n’attendent que la mort. Prince est un cas rare. Il est sous traitement, aidé par les prêtres Salésiens. Nous le rencontrons dans son lit d’hôpital, il a l’air fatigué et parle à peine. Son médecin explique que celui-ci est en dépression :Il perd confiance, parce qu’au début tu le voyais joyeux. J’ai beaucoup d’appétit, j’ai besoins de guérir…. Mais de plus en plus, il refuse de manger, il ne veut pas parler. »
Pour pallier manque des moyens financiers des albinos malades, l’observatoire pour le bien Être des Albinos au Congo, OBEAC, a lancé une campagne de collecte des fonds. Simon Kalenga, le président de cette structure : « campagne est intitulée’’ cancer Zéro chez les albinos’’. Nous continuons à mener des plaidoyers pour aider certains albinos déjà hospitalisés ou les autres qui sont à la maison par manque des moyens. Un dollar ou plus suffirait vraiment. Dans notre compte, aujourd’hui, nous avons 70 dollars, c’est ce que nous avons jusques là. »
Signalons également que de manière général, en RDC, le niveau de prise en charge du cancer est encore limité même si l’on des ressources financières. Professeur Julien Nikulu, médecin pathologiste et président de la ligue Congolaise de lutte contre le cancer : « Il n’y a pas tous les moyens. Les malades sont abandonnés à leur triste sort. Même avant le traitement, il y a des préalables…. Confirmer qu’il y a tumeur, définir quel type de tumeur. Donc ces personnes comme toutes les autres personnes qui souffrent de cancer sont à considérer aujourd’hui comme des personnes abandonnées. »
Pour tout dire, les efforts doivent être menés pour aider les albinos qui sont dans cette situation afin que leur situation ne soit pas une fatalité, mais il faudra agir en amont en vue de prévenir le cancer par des produits appropriés. Ainsi pour pallier cette situation, l’OBEAC compte monter une boutique de vente des produits de protection appelé ALBI Magasin.
Avec Denise Maheho