Haut-Katanga: des femmes montent une unité de production du Munkoyo
Des femmes montent une unité de fabrication du Munkoyo au village Katanga à 87km de Lubumbashi sur la route Likasi. Le Munkoyo est une boisson artisanale locale faite à base des racines de Rencozia mélangés à une bouillie de la farine de maïs. Ce sont les racines de Rencozia qui favorisent la fermentation. Le projet est une initiative d’appui aux groupes d’utilisateurs des forets de Miombo mise en place par la FAO en vue de leur gestion durable.
Le Munkoyo est une boisson traditionnelle fabriqué et consommée essentiellement dans la partie Sud du Katanga. Jusques là, le Munkoyo était conservé au village dans des calebasses. Dans les centres urbains du Sud Katanga comme Lubumbashi , Likasi et Kolwezi, le Munkoyo est transporté dans un seau plastique et un gobelet sert de mesure pour la vente. Certains acheteurs se méfient du Munkoyo, ils estiment que les règles d’hygiènes sont très peu respectées.
Au village Katanga, les femmes produisent deux sortes du Munkoyo. Le Munkoyo sans sucre (Purement alcoolisé) et le Munkoyo avec sucre (Sans alcool). La boisson est emballée dans une bouteille avec étiquette pour la commercialisation. D’après ces femmes, à travers les racines communément appelées « KILUNGE »(Rencozia), la boisson Munkoyo aurait aussi des vertus médicinales. Elle soignerait certaines maladies notamment la jaunisse. Les femmes du village Katanga s’approvisionnent en racines « Kilunge » dans la foret claire de la chefferie de Kaponda à la frontière avec la Zambie .Et pour prévenir la rupture des stocks de cette matière première, elles envisagent la culture cette plante dans leur foret. Au bout d’une année, affirment-elles, elles seront autonomes.
Sandra Akenda, Coordonnatrice nationale du projet Miombo, précise que l’objectif est d’aider les membres de cette unité de production à améliorer cette activité qu’elles exercent depuis plusieurs années et leur permettre d’élargir le marché. Le projet vise également à doter les femmes du village Katanga d’une activité génératrice de revenus qui conduit à une gestion durable de leur foret.
Ces femmes organisées en une petite entreprise,sont encore en phase expérimentale. Grace au projet » Gestion communautaire des forets de Miombo » elles ont été dotées des matériels et d’un plan de développement d’entreprise basé sur le concept « analyse et développement du marché » de la FAO . Le plus dur qui reste à faire pour cette nouvelle unité de production du Munkoyo est la conservation. Pour Sandra Akenda, coordinatrice du projet, les bénéficiaires doivent entrer en contact avec l’office congolais de contrôle et même l’université de Lubumbashi afin d’acquérir des techniques de conservation.