Lubumbashi : la pollution de l’air et son impact sur la santé à Tshamilemba
Selon des spécialistes la pollution de l’air a des conséquences néfastes sur la santé humaine. A Lubumbashi dans le sud de la, RDC la population n’en est pas épargné. C’est le cas des habitants du quartier Tshamilemba où se situe une usine d’exploitation minière. Au centre de santé Tshamilemba la plupart des malades qui viennent en consultation souffrent des maladies respiratoires.
Patient Neema est un jeune homme venu en consultation ce lundi 25 Octobre au centre de santé Tshamilemba. Nous le retrouvons dans le couloir qui mène vers l’infirmerie. L’infirmière en chef qui le reçoit précise que la plupart des maladies qui viennent en consultation ont des problèmes respiratoires. Elle n’hésite pas à faire un lien entre les maladies respiratoires et la pollution environnementale liée à l’exploitation minière. « Les malades que nous recevons ici présentent plus des problèmes de pneumopathie. Je pense que cela est dû à la pollution environnementale parce qu’il y’a une usine d’exploitation minière dans ce quartier. Si vous puisez de l’eau même à la fontaine qui est dans cette cours et que vous mettez cette eau dans un récipient le lendemain vous allez constater comme s’il y’a des métaux au-dessus de cette eau et elle a une coloration un peu grise ». Explique Solange Mwadi infirmière en chef du centre de santé Tshamilemba.
Avant d’être reçus en consultation il y’a une toux qui se fait entendre presque chaque trois minutes dans le couloir ou ils attendent les patients.
La trentaine révolu, Patient habite le camp Tshamilemba. D’après l’infirmière c’est depuis Aout dernier que sa maladie à commencer. « Au début je pensais que s’était une simple toux mais quand je remarquais que je manqué même de respirer pendant la nuit, j’ai décidé d’aller à l’hôpital ou on a fait des examens et on a trouvé que j’ai la pneumonie c’est alors qu’on m’a référé ici au centre de santé Tshamilemba pour suivre le traitement ». Raconte-t-il
Dans son témoignage, Paty confirme que sa maladie est dû à la pollution de l’air au quartier Tshamilemba. « Des fois s’il y’a des brouillards ou la pluie nous constatons que très tôt matin il y’a des trucs de couleur blanche qui sortent du sable comme de la mousse du savon par ci par là ».
D’un ton abattu, Paty confirme que sa maladie provient de la pollution environnementale. « Ce qui nous tue ici c’est l’exploitation minière. Il arrive des fois le soir on a une sensation d’avoir du piment dans les yeux ».
Les maladies respiratoires résultant de la pollution de l’air sont fréquentes à Lubumbashi, affirme le professeur Banza Lubaba, toxicologue. Mais impossible d’en déterminer la prévalence, il faut un dépistage de masse. « Il y a des poussières fines qui vont jusqu’au niveau des poumons et des bronches. Il y en a qui pénètrent même dans les alvéoles qui sont des poches d’air. C’est fatal, parce que ça provoque des maladies que nous appelons les pneumoconioses. Et lorsqu’on est exposé pendant plusieurs années, ça peut déboucher à un cancer des poumons qui est très dangereux. »
Au rang des particules nocives pour la santé il cite : le cuivre, le cobalt, le plomb, le cadmium. Avec des conséquences concrètes.
Au troisième trimestre 2021 le centre de santé a enregistré un pic des patients qui souffrent des maladies respiratoires soit un total de 59 malades contre une trentaine au premier et deuxième trimestre.
La ville de Lubumbashi est située dans un environnement minier. D’après le laboratoire environnemental de l’université de Lubumbashi il y’a des endroits ou l’air est pollué par des particules minières.
Le professeur Banza Lubaba précise qu’il s’agit des quartiers comme Somika, Tshamilemba, et Kabetsha.
Selon lui, les maladies respiratoire d’origine environnementale résulte de l’accumulation des poussières qui sont dans l’air et ces poussières sont très dangereuse affirme-t-il. « Les particules qui sont très fines se déposent au niveau des voies supérieures et vont jusqu’au niveau du poumon et il y’a en a qui pénètre même dans les poches d’air et c’est fatal car ça provoque des maladies ».