Lualaba-KCC : détruire la vie humaine au profit du cuivre (Rapport AFREWATCH)
L’Observatoire Africain des Ressources naturelles (AFREWATCH), organisation non gouvernementale de promotion et de protection des droits humains œuvrant dans le secteur des ressources naturelles, accuse l’entreprise minière Kamoto Copper Company (KCC) de privilégier plus la production du cuivre au détriment des vies humaines. La conclusion d’AFREWATCH est le résultat des recherches menées par ses équipes durant cinq mois sur deux incidents qui se sont produits le 16 Mars et le 7 Avril 2021 ou l’acide sulfurique de l’entreprise KCC a été déversée le long des rivières Luilu et Dikulwe.
Dans un rapport intitulé « Glencore donne priorité à la production du cuivre qu’à protéger les vies humaines » publié ce mercredi 22Decembre, AFREWATCH charge l’entreprise KCC filiale de Glencore sur deux principaux points, qui sont : la gestion des incidents par l’entreprise KCC et le gouvernement provincial du Lualaba.
Selon le rapport d’AFREWATCH, un seul canal de communication a été utilisé alors qu’au regard de la gravité des faits, KCC aurait pu utiliser d’autres moyens de communication, tels que les médias en vue d’atteindre une grande couche de la population. « Une telle précaution permettrait au moins de réduire les effets négatifs de l’acide sur la santé humaine, dans la mesure où les communautés vivant à proximité des rivières affectées s’abstiendraient à utiliser cette eau pendant un certain moment ». Explique le Communiqué dont une copie est parvenue à notre rédaction.
AFREWATCH dénonce également l’inaction du gouvernement provincial du Lualaba dans ce dossier. « Par ailleurs, du côté du gouvernement provincial du Lualaba aucune initiative favorable aux victimes n’a été mise sur pied. En effet, la visite d’une délégation conduite par le Ministre de l’environnement à Tshamundenda qui a d’ailleurs constaté les dégâts causés par l’acide sur les étangs piscicoles et les potagers, n’a malheureusement apporté aucune réponse concrète en faveur des victimes. Jusqu’à ce jour, un silence absolu est observé ». Poursuit le Communiqué.
A propos des impacts de ces incidents sur la santé et l’environnement des communautés ; AFREWATCH affirme que les communautés de Noa et Tshamundenda qui sont constituées majoritairement des maraichères et des pisciculteurs déclarent avoir constaté au passage de la solution acide dans la rivière Kanamwanfwe la destruction de leurs étangs piscicoles ainsi que leurs jardins potagers, mais aussi des irritations de la peau après avoir utilisé cette eau. Une version que l’entreprise KCC rejette constamment. Selon elle, les deux incidents n’ont causé aucun dégât sur la santé et l’environnement des communautés.
AFREWATCH ajoute que des cas de brulures ont aussi été signalés y compris l’apparition des boutons sur la peau selon les habitants des villages Kashala et Kipepa, situés près de la rivière Musonoie.
Au regard de cette situation, AFREWATCH recommande au Gouvernement Provincial du Lualaba d’exiger à l’entreprise KCC d’identifier et d’indemniser toutes les victimes et de réparer les dommages causés à l’environnement.
A l’entreprise KCC d’identifier les victimes de ces deux incidents et procéder à leur indemnisation, assurer une prise en charge médico-social à toutes les personnes touchées par l’acide, réparer les dommages causés à l’environnement, et faire un diagnostic général de ses installations en vue de prendre des précautions nécessaires pour prévenir ce genre d’incidents.