RDC -Elections :2023 ou une date ultérieure ? (Jean-Claude Masangu)
Dans sa réflexion publiée le 10 mars dernier Jean-Claude MASANGU MULONGO, ancien Gouverneur de la Banque Centrale du Congo s’interroge sur l’organisation des élections en RDC. Tenir l’échéance ou report à une date ultérieure ? Pour lui, la question mérite d’être posée car la préparation des élections exige du temps.
L’actuelle législature arrive à sa fin exactement dans 21 mois. Ceci signifie que les élections doivent avoir lieu au plus tard en décembre 2023.mais bien avant, des étapes importantes doivent être franchies. C’est notamment le vote de la loi sur la répartition des sièges par circonscription et par type de scrutin, l’identification des électeurs, acquisition, production et déploiement du matériel électoral dans les circonscriptions électorales, la formation des membres de la CENI et bien d’autres. Et pourtant selon les dernières prévisions de la commission nationale électorale et indépendante, les élections sont prévues avant janvier 2024.
Pour lui, pour une bonne préparation des élections, il faut au moins 36 mois. « Du point de vue purement technique et tenant compte des besoins en logistique, » dit-il. Et d’ajouter : « les élections présidentielles et législatives peuvent prendre d’après les spécialistes jusqu’à 36 mois, c’est-à-dire de janvier 2022 à décembre 2024.
Calendrier de la Ceni , réaliste ?
A en croire cette réflexion, il pourra être difficile de tenir l’échéance électorale. Faisant allusion à la feuille de route publie le 03 février par la Ceni, il pense que celui-ci est générique et ne prend pas en compte beaucoup des détails. » L’intention de la CENI de respecter les délais constitutionnels et légaux est manifeste. Toutefois, sa feuille de route est générique et reste bien muette sur la durée, les séquences et le chevauchement des multiples opérations ainsi que sur les 8 contraintes qu’elle a elle-même identifié. » Dit-il et de s’interroger : « Ces contraintes ne risquent-elles pas d’affecter négativement la feuille de route et pousser la CENI à ne pas respecter les délais constitutionnels et légaux ? » S’interroge t-il.
Autre chose , Jean-Claude Masangu estime que le financement des élections reste une question épineuse. Le montant arrêté est de CDF 582 mille milliards équivalent à USD 279 millions dont CDF 500 mille milliards (USD 240 millions au taux moyen de CDF 2086/ USD) pour les opérations électorales. Dit –il et d’ajouter : Encore faut-il que ces fonds soient décaissés non seulement dans leur entièreté mais aussi dans les temps requis, ce qui n’a pas toujours été le cas de par le passé. Toutefois il estime que le coup de l’organisation des élections est sous estimé. Pour lui le coup s’estimerait en milliards.
De plus, il estime que la « sécurisation du processus électoral reste un grand défi à relever qui nécessite à ce qu’on s’y penche suffisamment tôt en projetant même différents scénarii. L’impératif sécuritaire impose à la Nation une nécessité et une urgence de planification ! ».
Même s’il trouve le calendrier de la CENI un peu utopique, il estime qu’il faut laisser la CENI, leader du processus électoral et non associer activités qui peuvent retarder davantage et à coup sûr la tenue des élections. »