Lubumbashi : pas d’hôpitaux publics à Tshamalale, le droit à la santé bafoué
Le quartier Tshamalale situé dans la commune annexe est lotis depuis le début des années 2000. Il est situé à 8 km du centre-ville de Lubumbashi. Dans ce quartier , il n’y a aucun hôpital public ni un centre de référence, moins encore une maternité.
Dans ce quartier, les femmes doivent parcourir des longues distances ou encore accouchés à la maison sans assistance. Hélène est une habitante du quartier. Elle a accouché il y a six mois, elle a dû faire plus de 15 km pour s’accoucher . « j’étais partie à la Rwashi pour accoucher « . Explique-t-elle. Mireille est également une habitante du même quartier , elle a été confrontée au même problème. « Moi je suis allée aux cliniques universitaires « .
Un autre problème que rencontre les femmes dudit quartier, c’est la mauvaise qualité des structures de santé qui existent. Des centres de santé dépourvus des matériels adéquats pour prendre en charge les cas compliqués. Clémentine, une autre habitante du quartier raconte : » lorsque j’ai eu des douleurs d’accouchement , je suis allée dans un centre du quartier, mais comme j’avais eu des complications, le centre m’a demandé d’allé dans un grand centre hospitalier pour que je sois prises en charge ».
La santé est un droit !
Les cas du genre sont légion dans ce quartier. Et pourtant la disponibilité d’une structure publique de santé est un élément du droit à la santé . Celui-ci est consacré par la constitution de la RDC à l’article 47 qui dispose : le droit à la santé et à la sécurité alimentaire est garanti . Ce droit est également consacré par le Pacte Internationale des Droits économiques , Sociaux et Culturels (PIDESC). L’article 12 dispose : » Les États parties au présent Pacte reconnaissent le droit qu’a toute personne de jouir du meilleur état de santé, physique et mentale qu’elle soit capable d’atteindre. Les mesures que les États parties au présent Pacte prendront en vue d’assurer le plein exercice de ce droit devront comprendre les mesures nécessaires pour assurer : La diminution de la mortinatalité et de la mortalité infantile, ainsi que le développement sain de l’enfant ».
Il faut dire que pour mettre en œuvre ce droit, quatre principes doivent être respectés, c’est premièrement la disponibilité , ce qui veut dire que les structures de santé publiques doivent exister. Deuxièmement, il doit être physiquement et financièrement acceptable. Le cout doit être abordable. . Troisièmement , c’est acceptabilité et enfin, c’est la qualité. Outre qu’ils doivent être acceptables sur le plan culturel, les installations, biens et services en matière de santé doivent également être scientifiquement et médicalement appropriés et de bonne qualité, ce qui suppose, notamment, du personnel médical qualifié, des médicaments et du matériel hospitalier approuvés.
Maitre Kongolo wa Mumat coordonnateur provincial du comité National des Droits de l’Homme explique que conformément aux directives du PIDESC, l’État doit penser à construire un hôpital public dans ce quartier . Ceci pour permettre aux habitants de jouir pleinement de ce droit.
Avec Mamy Hélène