RDC: en baisse de popularité, Tshisekedi perd le terrain (sondage)
Dans le rapport du nouveau sondage publié ce 24 mars 2022 par le Bureau d’études, de recherche et de consulting international (Berci), avec le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) et Ebuteli montre que, le président de la république est en perte de vitesse dans l’opinion et devient de moins en moins populaires en RDC.
Cette étude a interrogé essentiellement les trois ans de pouvoir de Tshisekedi. Après une période de trois ans qualifiés de « grâce » pour le nouveau régime. Les chercheurs de BERCY, GEC et EBUTELI dans le rapport intitulé « L’an 3 de Tshisekedi : la fin de l’embellie ? » ont constaté une éclosion d’opinions non favorables contre Félix Tshisekedi. La politique de gouvernance et la situation sécuritaire doigtées.
28.4 % seulement d’opinions
La défiance populaire vis-à-vis des représentants politiques, gouvernants et opposants compris inquiète. La baisse de la cote de popularité du président Felix Tshisekedi est en effet comparable à une chute vertigineuse et qui pourrait avoir des conséquences sur l’élection présidentielle attendue fin 2023.
De fait, il s’observe une grande augmentation de l’indécision. Alors qu’en mars 2021, seuls 4 % des Congolais sondés disaient ne pas avoir une opinion sur le président Tshisekedi, ils sont désormais 28,4 % à être indécis sur la question. Un score très en deçà des 54 % enregistrés en mars 2021 et des 58 % de février 2021.
Cela pourrait s’expliquer, entre autres, par l’absence d’alternative politique visible, mais aussi par la tendance populaire à mettre tous les politiciens dans le même sac. Le nombre de potentiels abstentionnistes pour la présidentielle de 2023 reste aussi inquiétant : seuls 43,6 % des Congolais sondés disent avoir l’intention de voter.
Mauvaise gouvernance
Cette déception pourrait se justifier par la lenteur des réformes et la lutte contre la corruption, autre leitmotiv du gouvernement, et celui-ci peine à convaincre de son efficacité. Trois ans après l’avènement du président Tshisekedi, cet élan semble s’être quelque peu essoufflé. Plusieurs projets annoncés dans divers domaines sont restés à la case de départ certains par manque de suivi.
Des problèmes similaires de suivi ont assailli d’autres projets emblématiques du chef de l’État. Le projet routier baptisé « Tshilejelu », qui devait réhabiliter notamment 142 kilomètres de routes à Kinshasa et dans la région du Kasaï, n’a pas donné beaucoup de résultats depuis son lancement en mars 2021, la construction du barrage d’Inga III, potentiellement le plus grand d’Afrique, n’a guère progressé et celle du barrage de Katende, dans le Kasaï, se trouve également au point mort.
Ce statu quo dans la mise en œuvre du programme de développement de l’exécutif pourrait expliquer aussi la baisse dramatique de la cote de confiance du gouvernement central. Celle-ci a chuté de 13 points en trois mois et s’établit désormais à seulement 36,65 %, selon les résultats de notre.
l’insécurité encore et toujours à l’est
À la fin de l’année 2021, au moment de la réalisa tion de ce sondage, la situation sécuritaire dans les pro vinces du Nord-Kivu et de l’Ituri ne s’est pas améliorée, malgré l’instauration en mai de l’état de siège. Des massacres continuent plus ou moins au même rythme qu’il y a trois ans et le nombre de déplacés s’est hissé à 5,6 millions. Un record.
Seulement 45 % des Congolais interrogés en décembre 2021 estiment que l’état de siège instauré en Ituri et dans le Nord-Kivu est une bonne chose, comparé avec 63 % trois mois avant.