Manono: Quartier Kitotolo envahi par des creuseurs artisanaux
Près de 500 exploitants artisanaux envahissent le quartier résidentiel de Kitotolo au centre de Manono. Ils sont à la recherche de la cassitérite et du coltan. À cet effet, la société civile hausse le ton sur cette exploitation anarchique , selon elle. Cette institution citoyenne a adressé, la semaine dernière, une lettre au ministre des Mines dans la province du Tanganyika. Elle lui demande son intervention pour faire cesser l’exploitation dans ce site.
Au quartier Kitotolo dans la cité de Manono, les parcelles sont transformées en site d’exploitation minière artisanale. Les maisons sont entourées des puits d’extraction du coltan et de la cassitérite. Selon des témoignages recueillis sur place, les propriétaires des parcelles mettent leurs espaces à la disposition des creuseurs artisanaux. Ceux-ci extraient les produits miniers . Après la vente, ils se repartissent le revenu avec le propriétaire selon une convention conclue d’avance.
Une menace pour les enfants et les infrastructures publiques
Mais seulement voilà, cette exploitation ne se fait pas sans conséquence. Selon, la société civile de Manono, en plus des maisons résidentielles, quelques infrastructures d’intérêt public sont menacées. C’est entre la route provinciale No 33. Elle est en voie d’être coupée d’autant plus qu’elle traverse le quartier. En outre, la société civile craint la destruction de l’institut technique médical ainsi que de la tuyauterie de la société de distribution d’eau.
De plus, cette exploitation dans un quartier résidentiel donne l’accès aux enfants à l’activité minière. Or, rappelle l’abbé Moise Kiluba, coordonnateur de la société civile forces vives ‘’ les enfants sont inéligibles aux travaux miniers dans toute à chaine d’approvisionnement. Et cela, conformément à la législation tant nationale qu’internationale’’.
Passivité ou complicité de l’administration publique ?
De surcroît, la société civile constate que l’exploitation minière à Kitotolo bénéficierait de l’approbation des services techniques. Le mécanisme de traçabilité ITSCI procèderait même à l’étiquetage de la cassitérite exploitée dans ce quartier . Tout en reconnaissant l’existence de ce site, l’administrateur du territoire de Manono , Pierre Mukamba déclare ‘. ’ Nous avons pris la décision d’interdire l’exploitation de la cassitérite à Kitotolo dès ce lundi . Même si c’est une activité vitale pour la plupart de familles, elle met en danger la route et d’autres infrastructures. J’ai demandé au service des mines d’identifier un autre site où on pourrait transférer ces creuseurs. ».
Malgré cette mesure de l’autorité, les creuseurs poursuivent sans désemparer l’exploitation minière au quartier Kitotolo. De son côté, le responsable local du mécanisme de traçabilité ITSCI n’a pas voulu répondre à notre sollicitation. Le ministre des Mines en province du Tanganyika n’a pas encore réagi à la lettre de la société civile.