Haut Katanga : Réaction sur le transfert des enfants de la rue à kanyama kasese

Haut Katanga : Réaction sur le transfert des enfants de la rue à kanyama kasese

L’opération de ramassage des enfants de la rue se poursuit à Lubumbashi. Depuis son lancement en fin de la semaine dernière, plusieurs réactions sont enregistrées tant chez les enfants eux-mêmes que chez tous les lushois.

Franck Kabund encadreur social et accompagnateur des enfants en rupture des liens familiaux s’exprime. « Le phénomène enfant de la rue est préoccupant sur toute l’étendue de la RDC. Dans la ville de Lubumbashi, il y a longtemps que nous avions appelé le gouvernement à prendre ses responsabilités pour encadrer ces enfants. Et le gouvernement Kyabula avait lancé une campagne dénommée zéro chegue. Malheureusement, elle avait échoué. Ceci pour la simple raison qu’il n’y avait pas une bonne stratégie mise en place. »

Selon notre source, pour l’année 2019 seulement, 1951 enfants de la rue ont été enregistré pour la ville de Lubumbashi. Pour lui, au-delà de les amener au service national. Il y a bien d’autres questions à régler. « Avec les enfants de la rue, il doit y avoir un travail de base. Et ce travail, c’est la conscientisation. Le gouvernement devrait procéder par une campagne de sensibilisation, préparer mentalement ces enfants a accepté un nouvel endroit. »

Comparativement à l’opération kuluna effectuée à Kinshasa, notre source soulève quelques inquiétudes. « On a envoyé les kuluna à kanyama ou ils devraient travailler dans le service national. Eux sont des personnes adultes. Contrairement aux enfants de la rue, leur âge varie entre 0 et 17 ans. Il y a certains travaux dont ces enfants ne peuvent pas pratiquer. Parce que la loi portant protection de l’enfant l’interdit. Si les travaux pour lesquels on les amène là ne respectent pas cette loi, ça sera donc une exploitation. »

 Kanyama pas idéal pour les enfants

Si à Lubumbashi, certains pensent que c’est une opération réussie. Cela n’est pas l’opinion de cet encadreur des enfants de la rue. Il craint le retour à la case de départ. « La distance entre Kinshasa et Lubumbashi par rapport à kanyama n’est pas la même. Donc, ça sera difficile pour un kuluna de fuir parce qu’il y a le moyen de transport qui lui posera un problème. Contrairement à Lubumbashi, nous savons bien que 90% des enfants proviennent de l’espace Kasaï. Ils viennent ici par train. Kanyama c’est à côté d’une gare et ce chemin conduit vers Lubumbashi ou l’espace grand Katanga. D’où le gouvernement doit prendre ses responsabilités, pourquoi pas amener ses enfants à bukanga lonzo par exemple ? »

Rappelons que les autorités ont mis en place cette opération dans l’objectif de désengorger la ville de Lubumbashi. Depuis son lancement jusqu’aujourd’hui, celle-ci semble porter des bons fruits. Au centre-ville de Lubumbashi comme dans différents quartiers générale, les enfants en rupture du lien familial ne sont plus perceptibles. Une satisfaction pour la population