Lubumbashi : La menstruation, un frein à l’éducation des filles ?
C’est un passage obligé pour toutes les jeunes filles. La menstruation, ce sujet tabou , mais toutes les connaissent Ceci arrive pour la première fois entre l’âge de 10 et 12 ans. Les plus précoces , c’est à l’age de 7 à 9 ans. Elle peut aussi être retardée à cause de la malnutrition, d’une activité sportive trop intense ou de problèmes de santé. Pour les filles en âge scolaire , la menstruation peut devenir un frein.
Pour les adolescentes , ceci peut être difficile à gérer. Et surtout si elles n’ont pas la bonne information. Ceci peut en plus influer sur leur apprentissage scolaire. Dans le quartier Kipanta, les jeunes filles âgées de 12 à 14 ans indiquent-elles qu’elles rencontrent plusieurs difficultés. Ici le sujet est tabou. Ainsi , les filles n’ont pas la bonne information sur la manière de la gérer. Bien qu’elles aient droit à certains cours ayant trait à l’éducation à la vie, malheureusement, elles ne savent pas grand-chose. Anna Kaitana âgée de 14 ans, relate : « J’avais vu mon amie qui avait le sang sur ses habits et je lui avais posé la question. C’est elle qui m’avait parlé de ça. » Elle poursuit en disant » Parfois j’ai honte de parler de mes règles à quelqu’un mais je sais qu’il faut poter le bandes hygiéniques. Si j’ai l’argent je m’en procure, mais aux cas contraire j’utilise les tissus en flanelle ».
Rehema Kamulete Marlène est parmi les plus chanceuses. Elle en parle avec sa mère. « Moi, c’est ma mère qui m’en avait parlé. Et quand j’ai vu mes règles pour la première foi, elle m’avait donné des morceaux de tissue. Et c’est ce que j’utilise ». Mais elle aussi, continue à se poser beaucoup des questions sur la menstruation. « Après, elle m’avait dit que j’avais grandi tout en m’interdisant toute relation avec les garçons, je ne comprends pas pourquoi ».
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Des risques ,
Dimercia Mahete, une jeune fille de 13 ans, attire notre attention. » Chaque fois que j’ai mes règles j’ai des douleurs atroces. Cela dure toujours deux semaines. Cela m’a déjà laissé des taches noires dans mes sous-gambes. J’avais montré ça à ma mère, elle m’avait frotté fort avec de l’eau et du savon dans l’espoir que ça disparaissent, mais en vain. Que dois-je faire ? » S’interroge cette jeune fille sans solution avant d’ajouter « Je saigne beaucoup et pour calmer les douleurs, elle me donne du paracétamol et des racines amères. Ainsi, je reste à la maison. C’est comme ça que je rate des cours. »
Elle, comme bien d’autres jeunes filles, n’ont pas accès à une bonne hygiène menstruelle. Ce par manque d’une bonne information, mais aussi, faute de moyen financier. Un autre aspect, un peu négligé, mais capital, est que ces filles n’ont pas accès à une quantité d’eau suffisante, nécessaire pour leur hygiène. Ainsi, en n’ayant pas des bonnes protections hygiéniques adéquates , ceci accroit les risques d’infections.
Des études sacrifiées
Il faut dire que pour ces jeunes filles inexpérimentées, la menstruation est un fardeau. Certaines doivent rester à la maison pendant cette période. Par peur de tacher leurs habits ou à cause des douleurs. Ainsi, elles ratent souvent 3 à 4 journées des cours. Elles ratent aussi des interrogations. Ainsi , ceci se ressent sur leur moyenne. Certaines abandonnent leur cursus scolaire.
Le problème , ce que dans les milieux reculés comme le quartier Kipanta,Les garçons et les filles utilisent les mêmes sanitaires. Pour les jeunes filles ayant leurs règles, c’est un calvaire. De plus , ces écoles ne disposent des poubelles pour permettre à ces filles de jeter leurs bandes utilisées en toute discrétion.
Les coins recule méritent une attention
Une étude de l’Unicef révèle un certains nombres des droits que ces filles possèdent. C’est, entre autre, avoir accès à des produits sains et à l’eau potable. Pouvoir changer leurs protections en toute sécurité et intimité. Et aussi disposer d’un endroit où jeter les protections usagées . Avoir des connaissances de base sur les cycles menstruels et comment vivre leurs règles sans inconfort et sans avoir peur. Elles doivent également avoir accès à l’information sanitaire et aux soins de santé. Ceci si elles souffrent de troubles associés aux règles. Ce qui manque cruellement dans les écoles du quartier Kipanta.