RDC/EPST : Carence des bulletins uniformisés
L’année scolaire 2021-2022 , touche petit à petit à sa fin, la proclamation des résultats de fin d’année approche. Cependant, la carence des bulletins uniformisés persiste sur toute l’étendue de la RDC. À Lubumbashi, les écoles ne sont pas approvisionnées en bulletin depuis quelques années. Le gouvernement, via le ministère national de l’EPST avait interdit la fabrication et la vente des bulletins dans les provinces pour les uniformiser. Pour lui, c’était une façon de lutter contre la fraude en milieu scolaire.
Malheureusement, depuis le lancement de cette réforme, le gouvernement ne répond pas normalement aux besoins des écoles. Chacune se débrouille pour trouver un support sur lequel mettre les points afin de proclamer les élèves. Plusieurs responsables des écoles publiques de Lubumbashi, utilisent des copies du dernier bulletin réformé D’autres, remettent les points aux élèves sur des bouts des papiers.
Les victimes de la réforme
Par contre, dans les écoles privées, la plupart d’entre elles, se voient victime. Car après le versement des frais, les bulletins de l’année passé ne leur sont jamais fournis. Un responsable d’une école nous en parle sous anonymat. Pour la simple raison d’éviter des ennuis avec les autorités de l’éducation. « Nous n’avions pas reçu les bulletins malgré que nous étions parmi les premiers à verser les frais. À la dernière minute, nous nous sommes sentis coincés. Les parents attendaient la proclamation. Comme ça ne pouvait pas se faire sur les brouillons. Cette situation nous a mis mal à l’aise. C’est alors que nous n’avions pas d’autre choix que de faire recours aux voix illégales. C’est ainsi que nous les avions achetés auprès des agents de la division de l’enseignement. Ces derniers les vendent frauduleusement. » Selon notre source, plusieurs établissements procèdent de cette même façon pour obtenir les bulletins.
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De l’incertitude totale
Ce chef d’établissement craint que cette année encore, la situation ne reste la même. « Cette année, de même, on sent qu’il y a une pression au niveau de la sous-division. On pousse les chefs d’établissement à aller verser les frais à la banque dans un compte consacré aux bulletins. Mais on craint que ce qui nous est arrivé l’année passée ne se répète cette année. On risque de payer pour ne pas les recevoir. Alors qu’il nous reste seulement quelques jours avant la proclamation. » Ce responsable d’école regrette de l’argent perdu sans aucune justification. « Je n’ai jamais vu un chef d’établissement se faire rembourser cet argent. Le gouvernement doit s’organiser pour remettre de l’ordre de ce secteur. » C’est bien de lancer des nouvelles réformes. Mais il est important de mieux les planifier de peur à revenir à la case de départ, souligne notre source. « On risque de tomber plus bas que là où on était avant. »
Piste de solution
Guillaumes Ganza, président du Syndicat National des écoles Catholiques. Il affirme avoir proposé au gouvernement une solution. » Il faut recourir à l’ancien système. C’est-à-dire donné des maquettes à chaque province pour que ces dernières produisent elles-mêmes les bulletins. » Car dit-il, » Ce n’est pas normal qu’à l’issue d’une année scolaire, un enfant ayant fait son parcours normalement, manque le bulletin. » Avant d’ajouter « La province du haut Lomami où j’étais il y a peu, cela fait cinq ans qu’elle ne reçoit pas de bulletins. »
Contacté, l’Inspecteur Principal Provincial, Grégoire Mika Kalenga, n’a pas pu donner des explications sur la question. Entre-temps, cette situation persiste. Les écoles, surtout du secteur privé, se retrouvent dans l’incertitude totale.