Somika sollicite une expertise face aux allégations de pollution
L’alerte a été donnée le 11 juin dernier. La plateforme des organisations de la Société Civile œuvrant dans la décentralisation et les dépenses publiques PODEFIP en sigle a dans un communiqué dénoncé la pollution de l’environnement par l’entreprise SOMIKA. Ainsi, cette ONG précisait que dans le groupement d’Inakiluba dans la chefferie de Kaponda, rivières et champs avaient été touchés par le déversement des déchets liquides toxiques en provenance de cette entreprise. Ce vendredi 24 juin, l’entreprise SOMIKA a amené des experts et des journalistes pour la vérification des faits.
Le premier point de vérification est la source de la rivière Kibunduka dans la chefferie de Kaponda. Ici, les eaux en provenance de cette entreprise se jettent dans la rivière. L’eau est claire et les espèces aquatiques comme les poissons sont présents et vivants. Un peu plus loin de la digue s’effectue la culture des légumes. Ici, les légumes comme les choux de Chine y sont plantés et visiblement, la croissance est bonne.
Pour les habitants de ce village, malgré tout, la pollution est réelle. Car depuis un temps, le village fait face à une maladie de peau. Pour eux, c’est la toxicité de l’eau qui affecte leur santé. » Je vis dans ce village il y a plusieurs années. Nous utilisons cette eau pour tous nos besoins. Mais depuis une année que l’eau de l’usine SOMIKA se déverse sur notre rivière, nous observons des éruptions cutanées . La quantité de l’eau devient de plus en plus abondante et ça détruit nos cultures, explique Jean Kalembwe (le nom a été changé), habitant du village Kibunduka.
Pas de contact entre la rivière KIPOPO et Somika
Deuxième point de vérification, c’est la rivière Kipopo dans le même groupement. Car, le communiqué de la plateforme de la Société Civile affirmait également que l’entreprise Somika était auteur de la pollution de cette rivière. Ici, l’eau est colorée. Cependant, certains habitants expliquent que cette pollution est l’œuvre d’une entreprise chinoise. Celle-ci a son usine dans le voisinage. Selon eux, il est impossible que SOMIKA pollue leur rivière. « Il n’y a aucun contact entre la rivière kipopo et Kibunduka », raconte Didier Nyansa habitant du village que nous avons rencontré par hasard.
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Prélèvement des échantillons
Face à ces plaintes sur la qualité de l’eau, les responsables de SOMIKA ont prélevé des échantillons de l’eau et de la terre. Ces échantillons seront examinés au laboratoire de l’université de Lubumbashi en vue de vérifier la qualité de l’eau de la rivière kibunduka. C’est sur la base des résultats que l’entreprise SOMIKA donnera sa position sur cette situation. Car , il faut dire que l’entreprise s’est faite accompagner des experts de l’Université de Lubumbashi.
De son côté , la plateforme de la Société Civile a aussi fait ses prélèvements. Elle pourra utiliser un laboratoire indépendant pour examiner ces échantillons
En attendant les résultats de ces examens , une structure d’accompagnement des communautés à la base va être mise en place par la Somika . Ce qui permettra aux cultivateurs d’avoir une agriculture efficace et efficiente, a indiqué Patrick Baruti Sensele. Il est le directeur des Ressources Humaines et chargé de fiscalité à SOMIKA. « Comme la population s’est plainte de l’augmentation du débit de l’eau à cause du drainage, nous avons pensé accompagner les agriculteurs . La première étape est d’ étendre leurs champs. Ensuite nous allons leur fournir la semence. Puis , nous allons créer un bassin artificiel d’eaux qui leur permettront d’arroser les plantes. La même eau du bassin servira aussi pour l’élevage des poissons dans les étangs ».
L’intérêt des communautés
Pour Jean-Luc Kayoko de PODEFIP et auteur du communiqué de la dénonciation de la pollution, l’engagement de SOMIKA ne doit pas être théorique. Mais cet engagement doit être accompagné d’un chronogramme d’activités de réparation et de dédommagement des victimes. « Les mesures prises par l’entreprise nous intéressent. Mais il ne suffit pas de faire de théorie. Il faut viser les résultats, » a dit Jean-Luc Kayoko. » Nous voulons des réparations pour les communautés. Et d’ajouter, » nous désirons aussi que l’entreprise mette en place des mesures durables. ».
Il faut noter par ailleurs que Somika figure parmi les premières entreprises ayant signé les cahiers des charges avec les communautés impactées par son projet minier. Le cout est 7.4 millions de dollars américains pour une durée de cinq ans .