Face au discours de la haine, la responsabilité du journaliste exigée
« La responsabilité du journaliste face aux discours de haine », tel est le thème de la matinée de réflexion déontologique, organisée à Lubumbashi par Presse club et Luchiactu. Motivé par la montée en puissance des discours de haine dans les communautés, cette activité a permis aux professionnels des médias de réfléchir sur leur responsabilité dans le traitement des informations lorsqu’ils se retrouvent devant les discours de haine.
En effet, la responsabilité du journaliste face au discours de haine réside au niveau de la conscience professionnelle. A dit Naweji Karl Joseph consultant et formateur en matière de communication stratégique et orateur du jour. Le journaliste a le devoir d’informer. Mais devant un discours de haine, le journaliste doit juger et tamiser ce qu’il va diffuser, pour n’est pas porter préjudice aux autres.
« La responsabilité du journaliste réside dans sa capacité à appliquer les règles journalistiques. Celui-ci ne doit pas faire du journalisme un tremplin pour des discours de haine, il doit éviter ça« . Car, dit-il, en diffusant les discours de haine, le journaliste court beaucoup de risques. Alors, Naweji Karl a demandé aux professionnels de médias d’analyser le contexte en vue d’évaluer les risques. « C’est en analysant le contexte que le journaliste peut voir quels problèmes politiques, économiques ou sociaux , et quels sont les conséquences« . Pour ce faire, Naweji Karl a exhorté à la prudence.
Faire appel à la clause de conscience avant la diffusion
Il faut dire que cette rencontre a eu pour objectif de rappeler aux journalistes le code d’éthique et de déontologie, et de ce que dit la loi par rapport au traitement de l’information. Ainsi, cette activité a permis d’activer la conscience professionnelle sur les discours de haine. « C’est pour qu’ensemble, nous puissions arriver à établir notre responsabilité ». A dit junior Ndala, Directeur de publication de Luchiactu et organisateur de la matinée de réflexion. Celui-ci exhorte le journaliste à faire appel à la clause de conscience professionnelle, en se référant à l’éthique et à la déontologie professionnelle.
Quant aux journalistes, ils ont trouvé les échanges opportuns et fructueux. . C’est le cas de Patrick Muzang journaliste de la radio Zenith. Pour lui, les journalistes ont un rôle à jouer dans la lutte contre les discours de haine. « Nous, journaliste, nous avons le rôle et la responsabilité de bannir les discours d’incitation à la haine dans nos reportages, mais aussi de recadrer les politiques ».