RDC : quelles solutions pour lutter contre la corruption ?
L’Agence de Prévention et de lutte contre ma Corruption APLC a mis en place, le 26 juillet dernier, une Task Force pour une stratégie inclusive de lutte contre la corruption. Celle-ci aura comme objectif, favoriser la collaboration institutionnelle et opérationnelle entre service et organismes publics œuvrant dans la lutte contre la corruption, le détournement des deniers publics, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.
Cependant, malgré plusieurs structures anti-corruption que compte la RDC, la corruption continue à gangrener le pays. Ainsi, pour réduire le taux de corruption mettre en place des mécanismes. Pour Patrick Ilanga magistrat au Parquet de Lubumbashi et président du réseau anti-corruption dans le Haut Katanga, il faut s’attaquer aux racines. « Tout d’abord une volonté sincère du gouvernement. Ensuite, concevoir les actions qui attaquent directement les causes, connues », dit-il. Au nombre des causes, il note. « La crise de personnalité, la faiblesse de la justice, l’impunité, le clientélisme, le tribalisme « , dit-il encore.
Patrick Ilanga pense aussi qu’il faut améliorer « les conditions de travail et de rémunération des agents de l’État. Il faudra aussi promouvoir l’intégrité et la moralité des agents. En plus de cela, travailler avec des personnes qui font preuve d’intégrité. Pour enfin créer une synergie entre les services concernés et la population.«
Des pistes
Maitre Hubert Tshiswaka coordonnateur de l’Institut des Recherches pour les droits humains IRDH insiste sur les actions à mener. » Il faut une grande éducation de la population de sorte qu’elle soit suffisamment éveillée. Non seulement par l’information, mais aussi qu’elle soit entraînée à mettre sur pied des indicateurs de suivi et évaluation des actions et services publics. À ce niveau-là, il y a beaucoup de failles. » Cet activiste des droits de l’homme estime que tant qu’il n’y aura pas une révolution intellectuelle, le problème ne sera pas résolu. » Cette même Task force va aussi se faire corrompre. Et les citoyens subissent toujours. «
Pour parvenir à cette révolution, la formation est nécessaire. « Il faudra produire des documents de références et des formations citoyennes. Et ce, de génération en génération étant donné que le degré de corruption est élevé. Ainsi, il nécessite que nous y travaillions pendant plusieurs années. Ceci devra être fait en faveur des organisations de la société civile, des partis politiques ainsi que des journalistes.«
La corruption en RDC une endémie
Maitre Thiswaka pense que la corruption s’encre profondément à la manière d’une maladie persistante. « Elle est devenue plutôt endémique comme un cancer. Il détruit et tue. Vous n’avez qu’à voir par exemple comment les policiers corrompus nous rendent des mauvais services. Eux qui sont censés monter la garde. Ce sont eux qui attaquent la population du fait qu’ils sont mal payés. « Et d’ajouter : » Il n’y a pas de contrôle citoyen. C’est pourquoi n’importe qui, qui se retrouverait dans ces conditions, s’enrichirait facilement. Et surtout que la population applaudit ceux qui s’enrichissent par la fraude et la corruption.
Patrick Ilanga , lui reste confiant. » Je ne pense pas que la corruption soit devenue une norme en RDC« . Les Congolais n’aiment pas la corruption, j’en suis persuadé. Un programme sincère, qui attaque directement les causes, appliqué par des personnes intègres, remplies de personnalité et de confiance. Mises dans les bonnes conditions de travail, de sécurité, et bien rémunérer ces personnes, va réduire la corruption », explique-t-il confiant. «