La Police scolaire pour promouvoir l’instruction au village Kalera

La Police scolaire pour promouvoir l’instruction au village Kalera

Dans le milieu rural, le niveau d’instruction  est souvent faible en RDC.  Il est de 48%  alors qu’en milieu urbain, près de 70% d’enfants vont à l’école. En effet, dans les villages, les enfants constituent  généralement la main d’œuvre dans les champs de leurs  parents ou dans les fermes. Pourtant  tous les enfants jouissent des mêmes droits notamment  le droit à l’éducation. Au village Kalera, l’autorité administrative  a mis en place  une stratégie  dénommée  Police scolaire afin  de promouvoir l’instruction des enfants.

Le village Kalera à 300 Km dans le territoire de Mitwaba au Nord de Lubumbashi compte plus de 15.000 habitants. A l’instar d’autres villages de la région où l’agriculture est la principale activité, les enfants de Kalera accompagnent leurs parents aux  champs. Les filles quant à elles, restent  à la maison pour garder les plus petits. Conséquence, le niveau d’instruction dans ce village est resté faible pendant des années.

A cet effet, l’autorité administrative s’est engagé depuis cinq ans ,  à relever le défis de l’instruction au village Kalera . Ainsi , Monsieur Bupe  Nogy,  le chef de secteur de Banyweshi basé à Kalera a initié la police scolaire.  Elle consiste à  faire la ronde dans les champs en vue de récupérer tous les enfants qui ne vont pas l’école.

‘’ D’abord à la rentrée scolaire, je fais le tour dans les champs accompagné des quelques policiers. Dès que je surprends un enfant en âge scolaire au champ, je le prends et l’amène  directement à l’école. Les parents ont alors  l’obligation de suivre leur enfant à l’école, le  faire inscrire et de lui doter d’objets scolaires. Ensuite, au début du troisième trimestre, je visite les écoles. Avec les responsables d’écoles, on évalue le niveau  afin de fréquentation des enfants. ‘’

Interpellation des parents récalcitrants

Pour le chef de secteur, il n’est pas normal que des enfants du village ne bénéficient pas de la gratuité de l’enseignement. Aussi, assure-t-il, les parents ont l’obligation de respecter les droits de ces enfants. Et quelques fois, l’autorité use des méthodes fortes.

‘’La police est  mise à contribution pour interpeller les parents récalcitrants. Ils sont placés en détention pour une période d’une semaine. Par la suite, ils sont libérés sans frais. C’est une manière de les amener à remplir leurs obligations envers les enfants.

Des progrès au  niveau scolaire

Même si certains parents n’approuvent pas cette méthode,  néanmoins d’autres affirment que la police scolaire a donné des résultats. En effet, le nombre d’élèves inscrits dans les deux écoles du village a augmenté ces quatre dernières années. Au primaire, plus de 800 élèves sont inscrits  tandis qu’au niveau secondaire,  les deux écoles comptent  243 jeunes.  Ngoy Munkana Nge, préfet de l’institut Chala de Kalera  indique que les écoles enregistrent des progrès.

Lire aussi: https://magazinelaguardia.info/2022/12/27/haut-katanga-la-culture-du-haricot-prend-de-lenvol-a-kalera/

‘’ Je viens de faire un contrôle d’élèves dans mon école. A ce jour, nous avons 153 élèves. La deuxième école secondaire compte 90 élèves’’, déclare le préfet de l’institut Chala. De plus, il assure que le taux de déperdition scolaire  est négligeable dans ce village. ‘’Au cours de ce premier trimestre, seuls 7 enfants ont abandonnés les cours  dans notre institution. Ce qui représente un taux de 4,5% . Généralement, on enregistre très peu d’abandon, là je ne sais trop les raisons qui ont conduit ces enfants à quitter l’école.

Le chef de secteur à Kalera  se dit déterminé  à donner à tous les enfants du village la possibilité d’apprendre à lire et à écrire. Son objectif étant de reduire sensiblement le taux d’analphabétisme qui reste aujourd’hui très élevé chez les adultes  de ce coin.