RDC-SICOMINE : réactions après la publication du rapport de l’IGF
L’inspection Générale des Finances IGF en sigle a publié le mercredi 15 février son rapport d’audit de mise en œuvre du projet SICOMINE. Ce rapport met en lumière le déséquilibre dans la mise en œuvre de ce projet. Car selon ce rapport, au bout de 16 ans , le projet a généré 12 milliards de dollars. Dans la répartition, les entreprises chinoises ont perçu 9, 2 milliards, les banques chinoises, 2 milliards tandis que la RDC n’a gagné que 822 millions en infrastructures. Pour certains membres de la Société Civile , il est temps de penser aux réformes.
En effet , la publication de ce rapport n’a pas manqué de susciter des réactions . Pour la société civile, c’est un outil de plus. Car, celui-ci vient renforcer les enquêtes menées par certaines organisations et même certaines conclusions de l’ITIE sur SICOMINE. Ces enquêtes et conclusions ont longtemps démontré que la RDC reste le grand perdant dans ce contrat. » La Chine est en train de gagner des milliards de dollars alors que du côté de la RDC, il n’y a presque pas d’infrastructures ». S’étonne Richards Mukena membre African Ressources Watch AFREWATCH en réaction sur le rapport de l’IGF.
Freddy Kasongo est Secrétaire exécutif l’observatoire d’études et d’Appui à la Responsabilité Sociale et environnementales OEARSE. Celui-ci, tout en mettant des doutes sur les chiffres présentés, pense que ce rapport pose d’importantes questions. « Ce rapport soulève les questions soulevées par les parties prenantes . Il s’agit par exemple de la valorisation des apports des parties prenantes au projet SICOMINE. Ce qui est aussi positif, ce que le rapport soulève la question de la transparence. Mais aussi relève les questions des sous-traitances, mais aussi l’épineuse question des exonérations qui se sont étendues à des projets connexes sans que cela cadre directement avec le projet.
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Réviser le contrat et mètres en place des réformes
La publication de ce rapport est une occasion à saisir. Pour AFREWATCH par exemple, c’est le moment de se pencher sur ce contrat . « Voilà pourquoi Afrewach n’hésite pas à demander au gouvernement de la RDC de prendre une décision responsable pour le pays. Il est donc temps de penser à la révision de ce contrat. Je rappelle que la convention prévoit que si en 2034 , la dette n’est pas complètement épurée , elle deviendra une dette publique. Alors qu’il y a des opportunités pour la RDC de gagner de l’argent et qui sont perdus. . Il n’y a pas à tergiverser . Car on a davantage des preuves et le gouvernement doit s’engager sur une voie pour réviser ce contrat « . Explique outré Richards Mukena.
Freddy Kasongo pour sa part pense qu’il faut penser aux réformes. » C’est un point positif d’avoir un acteur de plus qui soulève ces questions. Ceci impose la nécessité pour le gouvernement de réfléchir sur les réformes nécessaires pour permettre à la RDC puisse profiter de ce partenariat », dit-il.
Quid des représentants du gouvernement dans les JV
Il faut dire que ce rapport ainsi que d’autres auparavant soulève aussi la question sur le rôle des représentants du gouvernement dans les Jointes-Ventures. Car ceux-ci doivent être les yeux et les oreilles du gouvernement. « C’est aberrant de constater que ces types de constatations ne soient rendus publics que par des rapports externes. Et pourtant, les délégués de la République travaillent dans ces entreprises » s’insurge Freddy Kasongo.
Voilà pourquoi il propose également des réformes . Parce que ceci permettra à ces Congolais qui travaillent dans les JV de rendre compte. Mais aussi permettre à la RDC de comprendre certains dysfonctionnements. » Car ce sont des millions qui sont perdus. Alors qu’ils peuvent servir à l’amélioration du bien-être des Congolais », s’écrie Freddy Kasongo.
Dans le même ordre d’idée, Richards Mukena pense, que c’est aussi une occasion pour laisser à la justice faire son travail. » Il faut identifier toutes personnes physiques et morales impliquées dans cette mafia qui fait perdre à la RDC de perdre des revenus énormes . Et que ces personnes puissent être traduites en justice et qu’elles puissent répondre de leurs actes », insiste-t-il.
Mais il faut dire que la Chine n’a pas tardé à réagir aussi sur ce rapport sur SICOMINE. Dans un communiqué publié ce 17 février, l’Ambassade de Chine parle d' »un rapport , dont le contenu est plein des préjugés , ne correspondant pas à la réalité , ne peut être considéré comme crédible ».