Lubumbashi: 500 FC, frais pour la traversée du pont STL
La traversée du pont STL sur la rivière Lubumbashi coûte quotidiennement 500fc à tout conducteur de la moto taxi . Un groupe de policiers prélèvent cet argent moyennant un jeton qui n’aura plus de valeur le jour suivant. Parmi ces éléments de la police, les uns sont commis à la sécurité du périmètre . D’autres sont des patrouilleurs du quartier Tshansasa. Ils perçoivent l’argent de 16h à 19h.
Un motard rencontré sur l’avenue Poteau STL a l’air effrayé quand il parle. Il a quelques billets d’argent entre ses mains. Ensuite, il met de côté 500fc pour payer le droit de traverser le pont STL . Nous sommes sur la rivière Lubumbashi non loin de la montagne des scories de la GECAMINES dans la commune de Lubumbashi. Ce conducteur de taxi moto travaille ici depuis plusieurs années. Il affirme donner de l’argent à ces policiers sans connaitre le motif. En outre, il est obligé de verser cet argent, sans quoi il lui sera interdit de passer sur le pont.
« L’argent que nous donnons pour la traversée du pont n’a rien à avoir avec la sécurité que ces policiers assurent dans le quartier. Ce n’est pas à nous de les payer. Ils sont tous rémunérés par l’État et c’est injuste de nous imposer cette taxe illicite . » Et d’ajouter » Ces policiers arrivent chaque jour sur le pont à partir de 16h. Ils ont des jetons qu’ils remettent à tout celui qui s’acquitte. Aussi longtemps que le stock des jetons prévu pour la soirée n’est pas encore épuisé, ils ne quittent pas le lieu. »
Révolte
Un autre motard œuvrant sur la rive droite du pont au quartier Mampala, est très énervé par cette pratique . Pour lui, c’est une goûte de trop dans les multiples tracasseries dont ils sont victimes.
« J’ai une femme et trois enfants. Je ne me réveille pas tous les matins pour venir donner mon argent aux gens parce qu’ils sont policiers. En plus, ils n’ont aucune raison de percevoir cet argent. Mes amis et moi en avons marre . Nous allons bientôt mettre fin à cela. Et il insiste » le pont est d’ailleurs en mauvais état ces derniers temps. Personne ne fait l’entretien . »
Le chef de quartier confirme
Pour sa part , Gabriel Mukendi, chef adjoint du quartier Tshansasa confirme cette information . En effet, il a personnellement enquêté après que nous l’ayons contacté. « Ces policiers prennent de l’argent aux motards à notre insu, déclare-t-il. Ils sont de la police de proximité et nous venons de transmettre notre rapport quant à ce au bureau de la Commune. »
Par ailleurs, du côté de la police, le porte parole contacté , a promis de s’exprimer après vérification des faits.
Les conducteurs des motos taxi de ces deux quartiers attirent l’attention des autorités . Ils les appellent à mettre fin à l’imposition de cette taxe journalière illégale.
Avec Benjamin Lopongo
