Bassin du Congo-RDC : 512 672 hectares de perte de forêt en 2022
La République démocratique du Congo RDC a perdu 512 672 hectares de forêt en 2022 dans le bassin du Congo. Ce sont les chiffres enregistrés et divulgués par Global Forest Watch (GWF) au cours d’un webinaire organisé en ligne la semaine dernière. La déforestation dure depuis plus de deux décennies. Ce qui inquiète scientifiques et environnementalistes.
La RDC se dit un pays solution dans l’atténuation des effets du changement climatique et de la transition écologique. C’est surtout à cause de ses ressources naturelles, dont ses forêts. Mais fâcheusement, une forte pression s’exerce sur celle-ci. L’exploitation du bois, l’agriculture mécanisée ou encore l’agriculture sur brûlis constituent de réels ennemis contre la forêt du bassin du Congo en RDC.
Pour les défenseurs de l’environnement, il faut trouver des moyens pour endiguer l’hémorragie. Le Professeur Jean-Pierre Djibu, directeur de l’observatoire du changement climatique en Afrique, est de cet avis. Lorsqu’on déboise même une plante, c’est déjà inquiétant », dit-il. Parce que pour lui, il faut voir l’impact dans le futur. « Si l’on perd des forêts de cette étendue chaque année, après 10 ans, cela risque d’impacter négativement sur le bassin du Congo », explique-t-il encore. En effet, à ce rythme, le pays risque de perdre plus de 5 millions d’hectares en 10 ans.
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Exploiter durablement
Pour lui, le moment est venu de mettre en place de nouvelles stratégies. « Il faut implémenter un système de manière à exploiter la forêt en tenant compte du développement durable ». Car la forêt du Congo se perd sans qu’il y ait de gains considérables de forêt », dit-il encore.
De plus, il faut renforcer les capacités institutionnelles ainsi que le contrôle financier. Investir dans les alternatives économiques durables. Et enfin promouvoir la participation communautaire. Mais surtout encourager des pratiques agricoles durables, recommande Global Forest Watch.
Effectivement, selon les statistiques de Global Forest Watch, la RDC n’accumule pas spécifiquement des gains en termes de forêts. Par exemple, entre 2002 et 2019, la RDC a perdu 4,6 % de ses forêts dans le bassin du Congo. Et entre 2000 et 2020, le pays n’a gagné que 1.59 million d’hectares. Donc, il faut penser au reboisement. « Mais il faut renforcer la loi et l’appliquer », dit encore Jean-Pierre Djibu. « Nous disposons d’un code forestier, du point de vue des sanctions, cela n’est pas assez dissuasif », s’offusque-t-il encore.
Notons par ailleurs que l’article 45 du code forestier martèle sur la protection des forêts. « Le domaine forestier est protégé contre toute forme de dégradation ou de destruction du fait notamment de l’exploitation illicite, de la surexploitation, du surpâturage, des incendies et brûlis ainsi que des défrichements et des déboisements abusifs ». Et le même code institue aussi des sanctions pénales et des amandes.
Malgré la loi, la forêt subit une surexploitation qui impacte sur la couverture. Le reboisement à la hauteur du déboisement est le seul remède.