Likasi: 10655 ex-agents Gécamines licencié il y a 20 ans, réclament leurs dû
Le collectif des ex-agents de la Gécamines direction de Likasi était ce mercredi matin au siège provincial de la commission nationale des droits de l’homme à Lubumbashi. Objectif, déposer leur pétition dans laquelle, il demande l’implication de la CNDH en vue du payement de leurs arriérés de salaire, la prime sociale et leurs décomptes finales.
En effet, il y a 20 ans, la Générale des carrières et des mines avait procédé à un licenciement massif de ses agents. Le but était de réduire l’effectif du personnel car la société était dans l’incapacité de payer tous les travailleurs. La décision ciblait ceux qui avaient déjà totalisé 25 ans de service. De ce fait, 10 655 personnes s’étaient vues touchées par la mesure. Certains parmi eux affirment que lors du licenciement en 2003, la Gécamines leur avait donné une petite sommes d’argent. Selon eux, cela était insignifiant par rapport aux années de service rendu. » Depuis lors, nous n’avons jamais reçu ni prime sociale, ni arriéré de salaire, ni décompte final, explique Camile Mudiangomba. Il était recruté à la Gécamines en 1972.
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Des plaintes
« Quand on m’a licencié , j’avais déjà totalisé 31 ans de service, indique -t-il. Mais, la Gécamines m’a donnée 2700 dollars. Je me demande cet argent c’est pour la prime? Ou, les arriérés de salaires? Ou encore, le décompte final? Depuis lors, nous souffrons. Nous vivons de l’agriculture », poursuit -il.
Mitshabu Kayembe, avancé en âge, vit grâce à l’aide des enfants. Il se plaint du non respect de la convention entre les agents et la société. « Pour 31 ans de service , j’ai reçu 1800 dollars. Or, avant ce mouvement de licenciement, nous avions déjà totalisé 5 ans impayés. Depuis que nous faisons les démarches on ne fait que nous promettre »
Toutefois, en 2018, la banque mondiale avait doté la Gécamines d’une somme dont le montant n’a pas été révélé, en vue de payer les ex-agents. Cependant, cet argent avait été détourné par une ONGD/CEAG crée à Kinshasa pour la circonstance, peut on lire dans la pétition. C’était en complicité avec un groupe de sénateurs de Kwango. En 2019, l’affaire était arrivée au conseil présidentiel. Ainsi, le dossier traité était mis dans le circuit du payement. Ceci devait intervenir à la fin du premier mandat du chef de l’Etat. Par ailleurs, le collectif a récemment écrit à la banque mondiale. Celui-ci leur a demandée d’attendre la mise en place du nouveau gouvernement.
Promesse de la CNDH
Pour ce faire, les ex-agents demandent l’accompagnement de la CNDH. « Nous vous demandons en votre qualité de coordonnateur provincial de la CNDH, de prévenir la banque mondiale à s’impliquer. Car, nouvelle risquons tous de périr sans toucher notre dû .
A cette effet, Joseph Kongolo, coordonnateur provincial de la CNDH dans le Haut Katanga lâche un mot. « Je vous rassure que votre pétition arrivera à ma hiérarchie. Sachez que le dossier était déjà transmis au bureau de la CNDH qui étudie cela. Le document contenant les desideratas va permettre d’effectuer le suivi.
Disons qu’à la fin de la législature précédente, le député honoraire Justin Kabondo avait porté ce dossier au niveau de l’assemblée nationale. Pour le moment il compte les accompagner avec des actions, dès la mise en place du nouveau gouvernement. « Nous allons rappeler au panel qui représente la banque mondiale, où sommes nous avec le dossier ».
Il faut retenir que ces gens ont effectué un voyage quittant Likasi vers Lubumbashi. Ils n’ont pas tenu compte de leur âge avancé, mais ils ont parcouru une distance de 120 Km juste pour déposer leur pétition. Ils étaient au nombre de 18 personnes.