RDC: des employés des mines piégés par un système de bas salaire ( RAID)
Ce mercredi 12 Juin s’ouvre à Lubumbashi le forum national du secteur minier. 1 300 délégués de 57 pays se réuniront à la DRC Mining Week, pour discuter des moteurs de la croissance économique de la RDC. A cette occasion, les ong RAID et CAJJ appellent les sociétés minières à améliorer les conditions salariales des employés Congolais. Actuellement, la plupart de ces travailleurs percoivent un salaire très bas, un peu moins de 300 $ pour certains.
» Je suis ingénieur métallurgiste. Je cherchais du travail pour améliorer les conditions de vie , malheureusement je n’ai as trouvé ce que je voulais. Aujourd’hui, je suis employé comme opérateur de mine dans l’entreprise chinoise COMMUS. C’est un poste qui ne correspond pas à mes compétences, voilà qui me fait mal. Ainsi, mon salaire mensuel de 273 $. C’est très insuffisant car je dois assure la scolarité des mes deux enfants, payer le loyer , ensuite repondre aux besoins quotidiens de la famille. »
Cet employé qui s’est exprimé sous anonymat pour des raisons de sécurité, n’est pas le seul dans ce cas. D’autres travailleurs, surtout ceux qui sont dans la sous traitance des entreprises minières vivent dans des conditions désastreuses. Comme le témoigne Jacqueline, ( son prénom a été modifié), recrutée au sein de la société Elias Mathias Trading, une sous traitance de l’entreprise KCC à Kolwezi. Son bébé de moins de 6 mois entre ses bras, elle deplore son propre sort. » Je touche 230 $ le mois. J’ai 5 enfants, c’est insignifiant. En plus, je n’ai pas droit ni au congé annuel, ni aux soins médicaux. »
En effet, ces conditions salariales maintiennent plusieurs d’entre eux, dans la pauvreté.
Des employés des mines sont piégés dans un système de bas salaire qui les exploite
Ce lundi, l’ong britanique RAID et son partenaire Congolais CAJJ ont une nouvelle fois interpellé non seulement les sociétés minières mais aussi les décideurs politiques. Pour ces deux organisations, ces salaires ne permettent aux employés de couvrir leurs besoins de subsistance.
Josué Kashal, responsable du suivi et de l’évaluation au CAJJ, déplore cette politique salariale. »Notre nouvelle analyse du salaire de subsistance montre que les travailleurs essentiels à la transition énergétique ne parviennent pas à faire face au coût des produits de première nécessité. En effet, les prix de ces produits ont augmenté depuis l’année dernière. La triste réalité est que les travailleurs s’appauvrissent et que leurs conditions de vie se dégradent. Et pourtant, leurs employeurs multinationaux semblent engranger des bénéfices énormes. » Et il lance cette appel. » Les travailleurs congolais qui œuvrent pour la transition vers une énergie propre, ne devraient pas payer le prix de cette transition . Ils méritent eux aussi de tirer partie de l’essor du cobalt et du cuivre », conclut cet défenseur des droits des travailleurs.
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Des rémunérations à Kolwezi en deçà du salaire de subsistance
Selon les recherches de RAID et du CAJJ, 63 % des travailleurs en sous-traitance interrogés en 2021 et 2022 gagnaient beaucoup moins que le salaire de subsistance. En effet, le salaire de subsistance est la rémunération minimale qui garanti à un employé un niveau de vie décent. Déjà au courant de ces deux années, il s’élevait à 420 $ par mois d’après les calculs., inique le communiqué. En 2023, le salaire de subsistance mensuel est passé à $480 USD. Ensuite , cette année 2024, il est revu à la hausse, explique Anaïs Tobalagba, Chercheuse juridique Rights and Accountability in Development, RAID.
» Nous avons calculé de nouveau le salaire de subsistance de Kolwezi en 2024 et il s’élève à 501 $ par mois. Or, de nombreux travailleurs, surtout ceux de la sous traitance touchent beaucoup moins que ca »
Ainsi, la DRC Mining est une opportunité pour ces deux organisations de faire passer le message. » Les sociétés minières qui se réunissent devraient s’engager à verser un salaire de subsistance aux travailleurs des mines. »