RDC-Présidence de la République :10 ans de dépassement budgétaire
Les données compilées sur le budget de la Présidence de la République depuis 2013 démontrent que cette institution est toujours en dépassement de son budget. Le fonctionnement et les rémunérations se taillent la grosse part de ce budget. Entre l’exécution du budget de la présidence sous Joseph Kabila et Félix Tshisekedi la tendance est au dépassement budgétaire.
Cette institution a consommé en moyenne, depuis 2013 à 2022, 5 % du budget national. La consommation la plus basse a été celle de l’année 2016. Au cours de cette année, la part du budget de la Présidence a été de 3 %. En 2022, cette consommation a crevé le plafond. Elle a été de 10 % du budget général.
La présidence de la République est toujours en dépassement du budget, d’après les données du ministère du Budget. Par exemple, en 2013, sous la présidence de Joseph Kabila, le dépassement était de 234 %. Et en 2022, sous la présidence de Félix Tshisekedi, le dépassement a été de 341 %. Le plus faible taux de dépassement budgétaire a été observé en 2020, avec un taux de 112 %.
Il faut dire que la Présidence affecte le gros de son budget à son fonctionnement, soit 70 %. Entre 13 % et 30 % aux rémunérations. Excepté en 2020 où les fonds alloués à cette rubrique ont dépassé 50 %.
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Une institution budgétaire
En plus d’être en dépassement budgétaire, cette institution est également budgétivore. Si l’on compare le budget de la présidence de la République au cours de cette période avec certains secteurs clés comme l’agriculture, l’environnement, le développement rural ou l’énergie, ce budget est très élevé. Par exemple, entre 2013 et 2022, la part du secteur de l’environnement a été de 0,39 %, celle de l’agriculture de 1 % et celle de l’énergie de 0,91 %. Et pendant la même période, celui de la présidence a été de 4,9 %.
Pour le Centre de recherche en finances publiques et développement local CREFDL, il est important de renverser la donne. Il faut « respecter à la lettre les engagements budgétaires dans tous les secteurs publics » pour éviter les dépassements. Basculer également vers le budget programme afin d’avoir des indicateurs sur la base desquels les actions de chaque ministère seront évaluées et pousser à une responsabilisation accrue des acteurs clés dans ces secteurs. De plus, il faut aussi renforcer le contrôle pour ne plus revivre les mêmes scènes », explique Christelle Nsimba, chargée de communication de cette institution.
La présidence de la République reste l’une des institutions en dépassement de budget. Alors que certains secteurs sont peu ou pas financés.