RDC : l’allègement fiscal ne suffit pas pour baisser les prix

RDC : l’allègement fiscal ne suffit pas pour baisser les prix

Le Gouvernement de la RDC vient de prendre des mesures pour permettre la réduction des prix sur le marché. Celles-ci concernent la suppression de certaines taxes. Elles concernent également l’allègement d’autres impositions allant de 20 à 50 % de réduction . Pour les économistes, ces mesures à elles seules ne suffisent pas. Car les prix sur le marché dépendent de plusieurs facteurs.

Les prix sur le marché ont tendance à augmenter depuis quelques années. Sur le marché, les prix caracolent. « La farine de maïs, par exemple, se vendait à 43 000 francs congolais (CDF) et actuellement, elle se vend à 55 000 CDF », explique Mamina Kasolo, une mère de famille.

Beaucoup d’autres denrées ont également augmenté des prix. Ainsi, le gouvernement a pris ces mesures pour améliorer le pouvoir d’achat de la population. Mais pour les experts, ces mesures ne suffiront pas. « Les prix dépendent d’abord de l’offre et de la demande sur le marché. » « Il y a aussi le taux de change de la monnaie », explique Florent Musha, un économiste de Lubumbashi. Car pour lui, si les biens et services sur le marché ne correspondent pas aux besoins réels de la population, l’allègement des taxes ne permettra pas une baisse des prix. Donc, la production locale reste un levier important.

En plus de la production, il faut aussi équilibrer les rémunérations. « Il faut aussi penser à l’augmentation du salaire des fonctionnaires de l’État et l’imposer également aux entrepreneurs privés », explique pour sa part Eric Lubangu, chercheur en économie. Il estime également que l’augmentation du salaire doit être proportionnelle à la production. Sinon, il y a risque que les prix des biens et services sur le marché augmentent.

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Suivi

Il faut dire qu’il s’agit d’une unième tentative du gouvernement pour impacter positivement sur le prix. Déjà l’année dernière, l’État congolais avait supprimé la TVA sur certains produits. Et pourtant, certains opérateurs économiques ont continué à la percevoir. Ainsi, pour que ces mesures portent des fruits, il faut un suivi.

« S’il n’y a pas de suivi, ces mesures risquent d’enrichir les opérateurs économiques », tempête pour sa part Duc Mbuyi, un activiste des mouvements citoyens. Pour lui, le gouvernement doit déployer des inspecteurs économiques pour vérifier l’application de ces mesures et leur incidence sur les prix sur le marché.

En rappel, le lundi dernier, le Ministre Samba Mukoko a annoncé la suppression de certaines taxes. C’est par exemple la taxe sur la valeur ajoutée ou TVA. En tout, le gouvernement a supprimé sept taxes. En plus de cela, il en a aussi réduit quatorze autres. C’est le cas de la taxe sur les denrées alimentaires et le demi transit. Ces deux impositions sont réduites à 50 %.