Lubumbashi: des cadavres abandonnés dans des morgues
Des dizaines des cadavres abandonnés, traînent dans différentes morgues des hôpitaux publics de la ville de Lubumbashi. C’est une alerte lancée la semaine dernière par la thématique Gouvernance sécuritaire et Paix de la société civile du Haut-Katanga. Elle a fait cette découverte lors de son enquête effectuée le 19 septembre 2024.
Selon le résultat de l’étude, il y a des corps qui ont fait plus d’une année dans les morgues publiques. Pour le moment, ils sont en état de décomposition. Par exemple, à la morgue de l’hôpital général de référence Hakika situé dans la commune Ruashi, il y a le corps de Louis Ntumba. Celui-ci est âgé de 37 ans. D’après le rapport de la société civile, ce monsieur aurait été tué par balle dans la carrière minière de la société CHEMAF. La dépouille était acheminée à la morgue de l’hôpital Hakika par des inconnues. Cela fait plus d’une année qu’il est gardé là-bas, indique encore la société civile.
Le docteur Emmanuel Mugo Muhiya gynécologue à l’hôpital de référence Hakika, déclare pour sa part que cet établissement public a plusieurs fois tenté de retrouver la famille de Ntumba. Mais, cette dernière donne des fausses adresses de leur domicile. Et lorsque l’hôpital a contacté la commune Ruashi pour qu’elle autorise l’inhumation de ce corps, cela est resté lettre morte. Le docteur Emmanuel Mugo s’exprime avec amertume
« L’hôpital a vu la bourgmestre de la Ruashi qui a promis de l’enterrer. Mais ça fait longtemps, qu’elle n’est jamais passée. Il y a encore 4 corps qui traînent toujours comme ça à la morgue faute de moyens pour les enterrer »
La société civile s’inquiète
C’est une histoire incroyable, dit la société civile. « Des corps en décomposition après plus d’une année ? Quelle gouvernance en RDC ? Est-ce un problème de la justice qui est dans l’incapacité de donner l’autorisation pour les obsèques ? » s’interroge la société civile.
Toutefois, Victor Mulumba, avocat au barreau de Lubumbashi, précise que la loi congolaise ne dispose pas sur la durée de l’inhumation des corps lorsque la famille est introuvable. Néanmoins, selon l’usage, lorsqu’un cadavre totalise 72h à la morgue, la dépouille doit être enterrée sous l’autorisation des services compétents, assure cet avocat.
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Il faut dire que la thématique Gouvernance sécuritaire et paix exhorte les autorités d’avoir l’amour de la partie et de son peuple. Elle invite par ailleurs le maire de la ville de Lubumbashi et la bourgmestre de la Ruashi à trouver la solution pour éviter la propagation des maladies. Nous avons contacté le service d’inhumation de la mairie de Lubumbashi pour avoir sa version des faits sans succès. A deux reprises, le chef du service était absent de son bureau lors de notre passage.
