25 Nov-Goma : Des hommes sensibilisés sur la masculinité positive

25 Nov-Goma : Des hommes sensibilisés sur la masculinité positive

25 Novembre, le monde célèbre la journée de lutte contre les violences basées sur le genre. A Goma, dans la province du Nord Kivu, l’ong Compassion pour les déshérités, CODESH, sensibilise les hommes sur la masculinité positive. Déjà, quelques résultats sont palpables au sein des communautés.

La campagne sur la masculinité positive se fait grâce à un outil, la brochure illustrée intitulée  » Cahier de l’homme engagé ». Sur la couverture, il y a trois images. D’abord celle d’une femme qui porte une pancarte avec la mention  »Non aux violences basées sur le genre’‘. Aidée par un homme, la femme implante  cette affiche. Ensuite, on y voit un homme  en face d’un groupe de personnes tenant une lance voix. Visiblement, il bat une campagne de sensibilisation. Enfin, la troisième image est celle d’un homme transportant deux bidons d’eau.

Ce document d’une vingtaine des pages comprend des courts messages et des images sur la lutte contre les violences basées sur le genre. Ils invitent ainsi les hommes à s’engager comme des alliés dans ce combat.

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CODESH bat campagne

Dans cette ville de l’Est de la RDC, les violences ne sont pas liées qu’à la guerre ou la promiscuité dans les camps de déplacés. D’autres formes de violences s’exercent comme les violences conjugales ou même les violences socioéconomiques. Ainsi, depuis deux ans, l’ong Compassion pour les déshérités, CODESH, basée à Goma mène la campagne pour la masculinité positive.

Jeudi 21 novembre par exemple, un groupe de cinq hommes, membres de l’ong CEF-JDD sont de passage au bureau de l’ong CODESH, leur partenaire. Espoir Kitumaini, chargé des programmes de l’ong CODESH saisit cette occasion pour leur parler de la masculinité positive. En outre, il remet à chacun le Cahier de l’homme engagé.

L’homme est généralement très violent, soutient Espoir Kitumaini. Et de poursuivre, quand vous passez dans des cabarets, vous y trouverez des hommes enivrés qui vont rentrer à la maison sans rien apporter. Par contre, ils vont se livrer aux injures et même aux coups  pour chercher à ravir à leurs femmes le peu d’argent qu’elles ont gagné dans la journée. »

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Des groupes d’hommes champions

Ainsi, au-delà des conflits armés, l’exploitation de la femme est une forme de violence très répandue à Goma. Ce que déplore de son coté Joseph Aseki Selemani, chargé de protection sein de l’ONG CEF-JDD à Goma.  » Si tu fréquentes les marchés, c’est plein des femmes vendeuses. Or, la femme menait cette activité pour appuyer l’homme. Mais aujourd’hui, l’homme décline ses responsabilités d nourrir la famille. »

D’où la nécessité de cette campagne , affirme Joseph Aseki.  »La lutte contre les violences basées sur le genre ne peut aboutir si l’homme ne s’implique pas. Or, ajoute-t-il, pendant des décennies, seule la femme a été sensibilisé sur cette thématique laissant l’homme de coté .  » Aujourd’hui,  nous avons changé de stratégie. Il faut amener l’homme au changement de comportement »  déclare-t-il.

Déjà, la campagne pour la masculinité positive  porte quelques fruits . Des hommes engagés passent pour des champions dans cette lutte. Nous les hommes sensibilisés, avons accepté le changement de comportement. Au sein de nos ménages, les femmes ont pu trouver une place plus équitable, soutient de son coté Jean Paul Wilonja, coordonnateur de l’ONG CODESH. De plus, selon lui,  la femme n’est plus écartée des héritages alors que ce n’était pas le cas il y a quelques décennies. »

Cette campagne de sensibilisation va se poursuivre durant les 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre.