Likasi : la Gécamines exige la restitution du site de Djambelwa

Likasi : la Gécamines exige la restitution du site de Djambelwa

La Gécamines, groupe centre à Likasi au nord-ouest de Lubumbashi, est ce jeudi, à son 4ᵉ jour de grève. Le syndicat local proteste contre l’occupation jugée illégale  par une coopérative minière d’un nouveau gisement de cuivre. Il appelle à l’intervention des autorités de la province et du pays pour s’impliquer  afin que cette entreprise rentre dans ses droits.

Dans les installations de la Gécamines Likasi ce jeudi, les travailleurs sont de nouveau rassemblés. Mais , personne n’est à son poste, à l’exception de ceux  l’hôpital et des écoles de la société. Par ce mouvement, les travailleurs veulent faire entendre leur voix . En effet, le syndicat accuse la coopérative Salama de prendre en otage depuis une semaine le gisement appelé Djambelwa. Ce site serait stratégique  car il est situé non loin de la mine uranifère de Shinkolobwe. De plus, il est composé de quatre carrés miniers et contiendrait une  importante réserve de cuivre. Etienne Musinde, le président de la délégation syndicale à Likasi dénonce une pratique illégale.

« Le gisement de Djambelwa appartient à la Gécamines. Il est situé à 17 Km seulement de l’usine de Shituru qui est actuellement à l’arrêt pour des raisons d’entretien ».

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Il déplore le fait que la Gécamines groupe centre n’a plus de gisement. Conséquence : la société ne compte que sur la mine de Kambove pour produire du cuivre.  » La plupart de nos gisements ont été cédés en  amodiation, c’est-à-dire en location, et le gisement de Djambelwa devient très important pour le groupe centre de la Gecamines. Il doit servir pour la relance de la production, soutient le syndicaliste ».

Quid de la situation sur le terrain?

Sur le site minier de Djambelwa, la Gécamines y avait placé des engins pour l’exploration. Des carottes ont même déjà été prélevées et sont analysées dans les laboratoires de la société. Aussi, un groupe de gardes industriels assure la sécurité. Mais depuis une semaine, des membres de la coopérative Salama ont pris possession de ce site, explique avec regret Etienne Musinde, le syndicaliste.

« Pendant que des travaux d’exploration se font à Djambelwa, une coopérative dénommée  »Salama » s’installe de force avec un appui militaire paralysant toutes les activités de la Gecamines sur le site ».

D’après le syndicat, la coopérative Salama aurait commencé les travaux de decouverture du site. Du côté de la Gecamines, les responsables à Likasi indiquent qu’ils n’ont signé aucun partenariat avec cette coopérative. De plus, ils déclarent que les membres de cette structure sont arrivés de Kinshasa.

Jusque là, il est encore difficile de connaitre l’identité des propriétaires de la coopérative Salama. Néanmoins, les agents de la Gecamines maintiennent leur mouvement de grève. Ils demandent aux autorités du pays de faire partir ces nouveaux occupants du site de Djambelwa.

Production de la Gécamines en baisse

Selon le rapport de la GECAMINES SA de 2023, sa production de cuivre était de 6 103 tonnes de cuivre et 0 tonne de cobalt. En 2022, la société d’État a produit 12.018 tonnes et 0 tonne de cobalt. Ainsi, la production de cuivre  de la Gécamines a connu une baisse de 49 % en 2023.

Il faut dire que, dans la région du Katanga, certains sites miniers sont occupés de force par des personnes protégées par des militaires.