Lubumbashi : l’impact du numérique sur l’apprentissage
À Lubumbashi, la révolution numérique transforme de plus en plus le paysage éducatif. Les plateformes interactives, les ordinateurs et les applications éducatives sont indispensables aujourd’hui dans le quotidien des élèves. Alors que les technologies s’infiltrent dans le système éducatif lushois, les avis divergent entre les élèves et les enseignants sur son réel impact dans l’apprentissage.
Mini de son téléphone portable, Marie Banza, élève en classe de 5ᵉ primaire,partage son enthousiasme. « Grâce à internet, j’accède à des cours en ligne que je n’aurais jamais pu suivre en classe », déclare-t-elle. « Cela m’aide à mieux comprendre mes leçons. »
Cependant, elle souligne un obstacle majeur. Le manque d’électricité dans certains quartiers rend l’accès difficile. « J’habite à Kamasaka. Parfois, je dois effectuer une longue distance pour brancher mon téléphone. »
Pour sa part, Pierre Nyembo, 16 ans, exprime des réserves. « Les distractions sur Internet sont nombreuses », nous dit-il. « Parfois, je passe plus de temps sur les réseaux sociaux que sur mes études. »
De son côté, Amina (son nom a été changé) aborde la question de l’inégalité. « Tous mes amis n’ont pas accès à un smartphone ou à une connexion Internet », déclare-t-elle. Cela crée une disparité dans nos opportunités d’apprentissage. Certains sont limités en termes de connaissances. »
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Les enseignants à la croisée des chemins
Les enseignants, quant à eux, ressentent également les effets des nouvelles technologies. Joseph Mwamba est professeur de mathématiques. Pour lui, il est difficile de ne pas recourir aux nouvelles technologies.
« C’est une bonne chose pour nos enfants d’avoir accès à internet pour des recherches. Ils apprennent beaucoup de choses d’eux-mêmes aujourd’hui. » Cependant, dit-il, « l’État doit instaurer la censure. En Chine, par exemple, les enfants n’accèdent pas à tout sur internet.
Par ailleurs, Jocelyne Kabila, enseignante de français, souligne l’importance de la formation. « Nous avons besoin de formations continues pour maîtriser ces nouvelles technologies. Cela nous aiderait à mieux encadrer nos élèves. » De plus, Jocelyne insiste sur le fait que « le numérique doit être un complément, et non un substitut, aux méthodes pédagogiques traditionnelles ».
Il faut dire que la percée du numérique à Lubumbashi offre des nouvelles opportunités. Mais elle pose aussi des défis importants. La collaboration entre élèves, enseignants et autorités locales est essentielle pour équilibrer cette évolution éducative.