RDC : zone interdite d’extraction minière, un levier contre le Rwanda

RDC : zone interdite d’extraction minière, un levier contre le Rwanda

Dans une tribune citoyenne rendue publique  ce lundi 03 février, la RDC est invitée a déclarer les sites miniers occupés par la rébellion comme zone interdite d’exploitation.Jean-Pierre Okenda, représentant de resource matters en RDC pense que cela peut mettre fin à l’exploitation illégale des ressources naturelles à l’Est de la RDC. Ainsi, pour contrer le pillage des ressources congolaises, le gouvernement doit mobiliser tous les leviers à sa disposition propose t-il.

L’accès aux minerais et la conquête du Kivu sont au cœur des conflits qui secouent l’est de la RDC. Ainsi, Jean-Pierre fait remarqué qu’Il est crucial que les congolais proposent des mesures visant à réduire les ressources financières de l’ennemi. Il s’agit par exemple, de stopper l’exploitation illicite de minerais par Kigali. C’est dans cet objectif, fit-il, que le gouvernement Congolais a déjà engagé des actions judiciaires. Mais la situation reste préoccupante, ajouté -t-il. Notamment avec le contrôle du gisement de Rubaya par le mouvement M23, soutenu par le Rwanda. Ce gisement représente à lui seul, 15% de la production mondiale du coltan.

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Des solutions éventuelles

De ce fait, Jean-Pierre Okenda propose  au gouvernement d’utiliser le code minier pour lutter contre ce pillage. C’est notamment en déclarant zone interdite d’exploitation minière tous les sites occupés par le M23 soutenu par le Rwanda.

 » Il faut déclarer interdits à l’exploitation tous les sites miniers contrôlés par le M23. «  Selon l’article 6 du code minier, indique t-il,  » le Premier ministre peut interdire l’exploitation des zones minières pour des raisons de sécurité nationale, de protection de l’environnement, ou d’autres usages du sol. Une telle déclaration renforcerait la légitimité des actions du gouvernement et compliquerait la chaîne d’approvisionnement des minerais du Rwanda. »

Et d’ajouter,  » la légalité des opérations minières est essentielle pour les acteurs de l’approvisionnement. En déclarant ces zones interdites, les acheteurs seraient contraints de réévaluer leurs sources. Ainsi, cela  pourrait entraîner une suspension des importations de minerais rwandais. »

Une pierre de contrainte

Par ailleurs , Jean Okenda soulève un défi persistant. Il s’agit de la transparence limitée de la chaîne d’approvisionnement chinoise, un des principaux acteurs du marché. À cet effet, ce chercheur estime que le gouvernement  Congolais devra établir un dialogue constructif avec Pékin.

 » Pour dissuader le commerce illégal, il est impératif que le Ministre des mines et la Première ministre agissent rapidement. Cela, en mettant en œuvre ces mesures. la RDC pourrait non seulement protéger ses ressources, mais également infliger une pression significative sur Kigali et ses partenaires commerciaux. »

Question évoquée lors du Mining Indaba

Pour sa part, la Première ministre, Judith Suminwa s’est exprimée sur la question de la chaîne d’approvisionnement. C’était ce lundi lors de l’ouverture du forum minier mondial Mining Indaba.

La traçabilité des minerais n’est pas une option mais un impératif tant moral que stratégique, a déclaré Judith Suminwa. En outre, la Première ministre a indiqué, je cite,  » chaque gramme extrait doit être suivi, contrôlé et certifié « . 

Pour le représentant de l’ong Ressources Matters, le gouvernement doit aller plus. Il devrait utiliser le levier qui lui offre le code minier. Celui  de déclarer tous les sites du coltan au Nord Kivu comme zone interdite. Cela permettra d’attirer l’attention de tous les acteurs de la chaîne d’approvisionnement du coltan provenant de l’Est du Congo.