Contrats verbaux : plusieurs travailleurs s’exposent à l’impaiement

Contrats verbaux :  plusieurs travailleurs s’exposent à l’impaiement

À Lubumbashi, les contrats verbaux sont monnaie courante dans le monde du travail. Si cette pratique peut sembler souple et adaptable, elle expose aussi de nombreux agents. Cela, face à des situations tel que l’impaiement. Une réalité qui rend leurs conditions de travail précaires.

Dans la ville de Lubumbashi, de nombreux employés se retrouvent sans salaire en raison de l’absence de contrats écrits. Chantal Kazadi est l’une des victimes. Serveuse dans un bar au cœur du centre ville, la jeune dame ne vit que de l’espoir.  » Mon patron m’a promis un salaire, » déclare t-elle. « Mais après plusieurs mois de travail, je n’ai rien reçu.  Nous n’avons pas signé un contrat écrit, » nous dit-elle encore. De plus déplore Chantal Kazadi,  » parfois, mon patron me dit que les clients me donnent un pourboire et que ça me suffit. Et pourtant il me doit 100$ le mois selon notre accord. » 

Dans le secteur de la construction, la situation va de mal en pie entre Roger et son employeur.  » Je construis de petites maisons dans la ferme de mon patron. Il m’a appelé et nous avons parlé de ce travail. Le délai  des travaux était de 12 mois . Nous sommes à près de 5 mois des travaux et il ne me paie pas. Je crois qu’il se sent trop sur de lui car je n’ai pas de preuves écrites de notre contrat. »

Un autre témoignage vient de Marie-Louise, une vendeuse dans un magasin. Contrairement aux autres, elle a un problème particulier avec son employeur.

« J’ai accepté de travailler sans contrat, pensant que la confiance suffirait. Maintenant, mon employeur refuse de me payer mes heures supplémentaires. Sans preuve écrite, je ne peux rien faire. C’est frustrant »

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Que dit la loi ?

En RDC, c’est l’article 7 du code du travail qui éclaire la question. Il stipule que : « Toute convention, écrite ou verbale est reconnue et vaut une rémunération. »  Malgré cela, à Lubumbashi, la vie d’un bon nombre de travailleurs du secteur privé est infernale. Cela, face à l’insécurité financière que présente certains contrats verbaux.

Maître François Ntambwe, chercheur en droit du travail souligne l’aspect juridique du contrat verbal.  » La loi de notre pays reconnaît le contrat verbal, » déclare t-il. Cependant  » il faut que le salaire soit définit par rapport au type du contrat qui engage l’employé et son employeur. L’article 42 du code du travail fait remarquer cela,  » nous t-il encore. Ici, le législateur met en lumière « les clauses d’un contrat. »

De l’ignorance de la loi

Par ailleurs, maître François Ntambwe pense que l’ignorance de la loi met en péril les droits des employés.  » Ce qui fait souffrir plusieurs personnes c’est le manque de connaissances de nos lois. Dans ces conditions, il est difficile pour quelqu’un de réclamer un droit que vous ignorez. Certains acceptent des types de contrat qui n’existent même pas. « 

Enfin, le chercheur propose  par exemple de la vulgarisation du code du travail en milieu professionnel.