Paul Kazela dénonce les violences faites à la femme par la peinture

Paul Kazela dénonce les violences faites à la femme par la peinture

Lubumbashi,Une ville vibrant au cœur de la République démocratique du Congo (RDC), est une terre où s’élèvent des voix contre la violence. Âgé de 20 ans, Paul Kazela devient une voix audacieuse contre les violences faites aux femmes. Engagé depuis l’âge de 7 ans, il utilise son talent pour dénoncer les injustices qui touchent tant de femmes dans sa communauté.

Paul a deux endroits où il perfectionne son talent. D’abord à la maison chez ses parents et à l’atelier de ses professeurs. Passionné par la peinture, il s’inspire des vécus quotidiens des femmes. Assis sur un tabouret, pinceau à la main, il dessine soigneusement une femme. « Je n’ai pas encore de nom précis pour mes œuvres, » déclare-t-il. « Mes professeurs disent que ça prend du temps. Je suis encore au niveau des Totems. « C’est-à-dire, des œuvres anonymes,  » nous dit-il encore.

Des violences faites à  la femme à l’origine de son art

Paul Kazela a grandi dans un environnement où les violences domestiques et les abus sont fréquents. Les récits de femmes victimes de violence résonnent autour de lui, et ces histoires l’ont profondément marqué. Plutôt que de se laisser submerger par la tristesse, il a choisi de transformer sa douleur en art. Ses premières œuvres, bien que naïves, étaient déjà empreintes d’une sensibilité pour le vécu féminin.

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Avec le temps, les œuvres de ce jeune homme touchent son entourage plus qu’avant. Il utilise des couleurs vives pour représenter l’espoir, mais aussi des teintes sombres pour évoquer la souffrance. La couleur rouge représente le sang que font couler les femmes dans leur quête de liberté. « Je travaille trop sur les femmes que sur les hommes. » J’ai de la douleur quand les femmes sont maltraitées. Je dénonce les violences et je passe le message aux auteurs de ces violences. 

Une de ses pièces emblématiques en cours s’intitule « La maltraitance de la femme ». Il montre une femme blessée et qui souffre, tabassée par son mari. Cette image symbolise la lutte des femmes pour se libérer des chaînes du passé.

Il faut dire que dans une ville où la culture de la violence peut sembler omniprésente, les expositions de Paul offrent une bouffée d’air frais. Il parle aux jeunes et aux adultes de ces questions cruciales. « J’encourage mes pairs à s’engager et à réfléchir sur le rôle de chacun dans cette lutte. »

Paul collabore également avec des associations locales qui œuvrent pour la protection des femmes. À Lubumbashi, il incarne l’espoir d’une génération qui refuse de se taire. Avec ses pinceaux comme armes, il montre que l’art peut être un puissant vecteur de changement et d’émancipation.