Des enfants vendeurs ambulants entre misère et loi bafouée

Des enfants vendeurs ambulants entre misère et loi bafouée

À Lubumbashi, dans la province du Haut-Katanga, des enfants vendeurs ambulants sont de plus en plus visibles dans les rues. Chaque jour, ces enfants parcourent les avenues du centre-ville pour vendre de l’eau, des biscuits, des beignets, des sucrés ainsi que d’autres articles. Malgré l’interdiction par la loi, ces enfants sont toujours actifs.

Ces enfants expliquent qu’ils exercent ce travail pour subvenir à leurs besoins. Certains d’entre eux vendent pour aider leurs parents.  Rencontré au centre-ville, Prospère Mwema, un jeune garçon âgé de 12 ans, indique que cette activité lui permet d’aider ses sœurs. « Notre maman est décédée, je vends les sachets pour que mes sœurs et moi puissions trouver à manger. »

De son côté, Marie Nseya, âgée de 14 ans, affirme que ce petit commerce lui permet d’avoir un peu d’argent pour ses cahiers. Elle dit être issue d’une famille nombreuse et sans beaucoup de moyens financiers (pauvre).  « Je suis élève. Je pars à l’école et, après, je viens en ville pour vendre les sapins.»

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Par ailleurs, certains parents trouvent que ces commerces sacrifient les enfants. Pourtant, chaque parent a le devoir de prendre la responsabilité de sa progéniture. « Ce n’est pas aux enfants de nourrir la famille. » « Par contre,ce sont les parents qui doivent les éduquer, vêtir et nourrir  », déclare Joseph Banza, un parent rencontré au centre-ville.

Que dit la loi ?

Il faut dire que la législation congolaise interdit le travail des enfants. Selon maître Benjamin Muyumba, avocat au barreau du Haut-Katanga, ce phénomène viole la loi. Ainsi, dit-il, « la loi portant code du travail interdit strictement le travail des mineurs de moins de 16 ans ». De plus, la Convention portant protection de l’enfant à son article 53 protège l’enfant contre toutes les pires formes de travail. Cet avocat ajoute qu’un enfant âgé de 15 ans peut travailler, que moyennant une dérogation expresse du juge pour enfant, tel qu’indique l’article 50 de la loi portant protection de l’enfant.

Selon cet analyste, les mineurs  sont victimes d’un système judiciaire et social défaillant. Ainsi, bon nombre d’entre eux sont contraints de vendre. Cette situation vient rappeler la nécessité de faire respecter les textes afin d’assurer un avenir meilleur aux tous petits.

Divine Mbuyu