RDC : Ces 20 minerais critiques qui façonnent le futur du Monde

La République Démocratique du Congo est assise sur un trésor. Son sous-sol recèle une vingtaine de minerais dits critiques, essentiels pour les industries de demain. C’est notamment celle des véhicules électriques, des smartphones et des énergies renouvelables. L’industrie de l’ armement ou encore celle de l’aérospatial sont également concernées. À l’heure où le monde se tourne vers une transition énergétique, la RDC s’impose comme un acteur incontournable. Néanmoins, il lui manque un plan minier.
Parmi les minerais les plus recherchés, le cobalt figure en tête de liste. En effet, il est utilisé dans les batteries lithium-ion. En outre, il est indispensable à la fabrication de smartphones, d’ordinateurs et surtout de véhicules électriques. La RDC fournit à elle seule plus de 70 % de la production mondiale.
Le cuivre est autre pilier de l’économie congolaise. Il entre dans la fabrication des câbles, des panneaux solaires et des réseaux électriques. Avec le boom de l’électrification, sa demande mondiale explose.
À cela s’ajoutent d’autres minerais. Le coltan qui a pour source le tantale est vital pour l’électronique. En plus, il y a le lithium qui en exploration, le nickel, le zinc, l’étain ou encore l’or et les diamants. Tous ces minerais sont extraits souvent de manière artisanale et dans des zones sous tension.
Pour Leonide Mupepe, chercheur indépendant sur les questions minières, la RDC n’ a pas une connaissance exacte des réserves de ces minéraux. De plus « le pays n’est pas encore doté d’une vision claire sur la gouvernance de ses ressources minières» a t’il déclaré lors du récent forum sur la gouvernance minière en RDC.
A lire aussi, DRC Mining Week : le Ministre des mines dévoile une vision stratégique pour l’avenir minier
Liste impressionnante de 20 minerais critiques
Sur 33 minéraux considérés comme critiques au niveau mondial, 20 sont localisés en RDC selon les données croisées de géologues et d’institutions internationales. Ils s’agit du Cobalt , du Cuivre , du Lithium, de l’étain, du coltan, du Tungstène ou Wolfram. De plus la RDC regorge du zinc, du nickel , de Titane, du Palladium , Béryllium, Chromite, Germanium. Aussi, on y trouve de l’ Indium, du Manganèse, du Niobium, Phosphate ,Vanadium, Uranium, tantale.
Ces ressources sont réparties entre le Katanga, le Kasaï, l’Ituri, le Maniema, le Nord et Sud-Kivu, ou encore le Haut-Uele. Certaines zones sont sous exploitation industrielle, d’autres sous contrôle artisanal, souvent sans traçabilité.
Une bénédiction sous conditions ?
La présence de ces minerais fait de la RDC un pays hautement stratégique, courtisé par les grandes puissances économiques. La Chine y contrôle déjà une grande partie des mines de cobalt et de cuivre, tandis que les pays occidentaux cherchent à sécuriser leur approvisionnement hors de l’Asie.
Ainsi, pour améliorer la gouvernance minière de la RDC, le chercheur indépendant Leonide Mupepe a fait quelques recommandations.
« Il faut doter la RDC d’un plan minier . Celui-ci doit être nourri par des études approfondies sur les ressources et les réserves minières.» D’après lui, ce plan devrait remplacer le plan stratégique au pays. Car, dit-il, « ce dernier ne reflète pas clairement les potentialités minérales du pays et comment elles doivent être gérées de manière efficiente pour réellement contribuer au développement de la RDC.»
Par ailleurs, ce chercheur indépendant estime que le pays devra aussi investir dans le secteur du transport afin de relier l’ Est et l’ Ouest. « Ce qui va faciliter le transport des ressources et matières premières et favoriser le développement communautaire.»
Pour sa part, le gouvernement multiplie les efforts pour digitaliser le cadastre minier et renforcer les contrôles.
En fait, l’avenir de la RDC ne dépend pas uniquement de ce que recèle son sous-sol, mais de la manière dont ces ressources seront exploitées, gérées et partagées.