Kolwezi : décès d’un travailleur après la répression d’une manifestation chez Thomas Mining

Un drame a frappé la cité minière de Kolwezi, dans le Lualaba. Jonathan Kashala, employé de l’entreprise Thomas Mining à Kolwezi, est décédé le 9 août à l’hôpital Kizito, trois jours après avoir été grièvement blessé lors de la répression d’un mouvement de protestation pacifique organisé par ses collègues.
Selon un communiqué de l’Initiative pour la Protection des Droits de l’Homme et la réinsertion sociale (IPDHOR), les travailleurs de Thomas Mining avaient entamé, le 6 août, un sit-in pour réclamer de meilleures conditions de travail. Au centre de leurs revendications, l’augmentation du salaire de base, le respect des congés, le paiement du décompte final en cas de licenciement, ainsi que la mise en place d’un syndicat.
Mais au lieu d’engager un dialogue social, la direction de l’entreprise aurait sollicité l’intervention de la police. Celle-ci aurait fait usage d’armes à feu pour disperser les manifestants, provoquant plusieurs blessés, dont Jonathan Kashala, qui a finalement succombé à ses blessures.
L’un des travailleurs qui a requis l’anonymat raconte. « Le 6 aout, lors de notre mouvement de protestation, l’entreprise a fait appel à ma police. Un des policiers a d’abord tiré en l’air. Ensuite, il a tiré sur la foule. C’est ainsi que notre collègue Jonathan a été touché« , raconte-t-il. Et d’ajouter : « Trois jours après, il est décédé. »
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Une enquête !
Face à ce qu’elle qualifie de “grave violation des droits fondamentaux des travailleurs”, l’IPDHOR exige une enquête indépendante et transparente afin que les responsabilités soient établies. L’organisation réclame également des sanctions exemplaires contre l’entreprise pour entrave au droit de grève et violation des droits humains. “Toute tentative de règlement à l’amiable, sans clarification des responsabilités, constituerait un dangereux précédent”, avertit l’IPDHOR dans son communiqué.
Cette affaire relance le débat sur la protection des droits des travailleurs dans le secteur minier congolais, régulièrement secoué par des conflits sociaux et des dénonciations de violations des droits humains.
Des travailleurs de Thomas Mining à Kolwezi sans aucun droit ?
Pour les travailleurs de Thomas Mining, ce qui a mené à ce triste événement, c’est que l’entreprise bafoue leur droit au quotidien. Un travailleur qui a requis l’anonymat explique par exemple qu’ils n’ont pas de congés. « Nous avions mené une grève, ils nous ont accordé quatre jours de congés par mois. Cependant, il faut être présent pendant ces quatre jours. En somme, ils nous paient une prime de congé mais sans le congé », raconte-t-il encore.
De plus, ces travailleurs expliquent que l’entreprise ne donne pas des décomptes finaux. « Qu’il s’agisse d’un licenciement ou d’une démission, l’entreprise ne donne pas des décomptes finaux », explique cette entreprise. En outre, les travailleurs dénoncent aussi la modicité de salaire.
Contacté Tomas Mining, à travers son directeur des ressources humaines, promet de répondre dans les prochains jours.