Lubumbashi-Masangoshi: le taux d’assainissement des toilettes est de 6%

Masangoshi, c’est l’une des cellules situées dans la commune de la Rwashi à proximité de l’entreprise Ruashi Mining à Lubumbashi. Dans cette cellule, la plupart des toilettes ne respectent pas les normes hygiéniques. Ainsi, sur 30 ménages sondés, deux seulement utilisent les cuves de la marque turque. Ceci représente un taux d’assainissement de 6 %. Un taux très faible, car en RDC, le taux moyen est de 16 %.
En effet, l’accès à un environnement sain est un droit constitutionnel. L’article 53 de la Constitution de la République démocratique du Congo consacre ce droit. Cependant, à la cellule Masangoshi dans la commune de la Rwashi, ce droit est loin d’être vécu. De ce fait, plusieurs ménages utilisent des toilettes malpropres. La plupart d’entre elles sont des toilettes à ciel ouvert.
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Dans cette cellule la réalité est choquante. C’est par exemple dans la parcelle où loge Monsieur Ngoy (le nom a été changé). Ici, logent 7 familles, toutes locataires. À l’entrée de la parcelle, on y aperçoit un morceau d’un tuyau PVC enfui dans un petit trou. Quelques morceaux de sac de rafia forment les murs de cette toilette visiblement non utilisable par des grandes personnes.
Certains manquent des toilettes.
Par ailleurs, quelques locataires trouvés dans cette parcelle déclarent vivre sans toilette. C’est le cas de [Jemima Kasongo], le nom a été changé. Celle-ci ne cache pas son inquiétude de louer une maison dans une parcelle sans toilettes. « Nous vivons sans latrines ici. Et c’est pénible. » En outre, elle affirme que sa famille et ses colocataires utilisent des petits seaux pour faire le petit et le grand besoin. « Nous collaborons avec nos voisins pour verser nos pots dans leurs toilettes. Parfois nous nous soulageons directement dans leurs toilettes. » Celle-ci indique ne pas comprendre l’attitude de leur bailleur. « Malgré nos doléances, le bailleur exige notre contribution afin de construire pour nous une toilette, bien que nous payions le loyer chaque mois. »
Danger sanitaire
Face à cet état, Yves Kabango, expert en santé communautaire, craint le pire dans les jours à venir dans ce coin. Pour cet expert, ces habitants seront confrontés aux maladies hydriques. « Les toilettes mal entretenues sont une porte d’entrée des maladies dites de mains sales. » Et de poursuivre : « Pendant la période pluvieuse, les eaux entraînent la matière fécale dans la population. » Il encourage ces habitants à promouvoir la médecine préventive plutôt que curative.