Lubumbashi : recouvrement forcé, le prix de transport double

Lubumbashi : recouvrement forcé, le prix de transport double

 

Il s’observe depuis ce weekend une hausse du prix du transport en commun à Lubumbashi. A la base de cette situation, le recouvrement forcé des taxes sur les véhicules automobiles initié par la DRHKAT le 29 septembre 2025. La population débourse le double, voire le triple du coût de transport.

Le recouvrement forcé des taxes sur les véhicules automobiles continue son bonhomme de chemin. Ce lundi matin, les services en charge du recouvrement tels que DRHKAT , SONAS, PCR et DPI ont érigé les barrières sur plusieurs avenues dans la ville. Ils contrôlent les documents de bord auprès des conducteurs. Il s’agit de la vignette, de la taxe de stationnement, de l’assurance, du contrôle technique.Les conducteurs des véhicules de transport en commun doivent aussi présenter l’autocollant pour la numérotation.

La plupart des propriétaires des véhicules de transport en commun les gardent  à la maison car leurs documents ne sont pas à jour. Ainsi, le nombre des mini-bus et des taxi pour le transport en commun a diminué. Saisissant l’occasion, les conducteurs qui ont régularisé les documents ont haussé le prix de transport. Pour une distance qui coûte 1000 CDF, certains chauffeurs exigent 1500 et 2000 CDF. Soit, une augmentation qui va de 50% à 100%. Une passagère à bord d’un taxi de la ligne Bel-Air se plaint. « Chaque fois, quand il y a recouvrement forcé, c’est la population qui paie le prix. Le gouvernement doit changer de stratégie. J’ai payé 2000 CDF au lieu de 1500. »

Ordre du maire non appliqué

D’autres chauffeurs préfèrent faire le demi terrain, surtout lorsqu’il s’agit des longues distances. Ils n’arrivent plus à destination.Terry Kongolo habite le quartier Golf Faustin. Il explique son calvaire. « Vendredi, à l’arrêt de bus Golf Faustin Nsoko, sur maman Yemo, il n’y avait aucun bus. Les conducteurs s’arrêtaient à mi chemin au niveau du quartier Météo. Et nous avons payé 1500 CDF. Ensuite, de là jusqu’ au quartier Faustin, nous avons encore payé 1500 CDF. Ce qui revient  à 3 000 CDF.»

Aristote Mukumbi est receveur à bord d’un mini-bus de la ligne Ruashi centre-ville. Il donne la raison de cette pratique. « Nous appliquons la loi de l’offre et de la demande. Quand l’offre diminue, la demande augmente, le prix doit automatiquement hausser. C’est ce que nous faisons. »

Les conducteurs ne sont pas les seuls a revoir à la hausse le prix de transport. Les motocyclistes ont aussi emboité le pas dans cette pratique. Par exemple, pour une distance qui coûte 2000 CDF, ils réclament le double.

Cependant, le maire de la ville  avait attiré l’attention des chauffeurs de transport en commun sur ces genres de pratiques. Patrick Kafwimbi a recommandé aux transporteurs de maintenir le coût initial de transport. Mais l’ordre du maire est bafoué par les conducteurs en complicité avec leurs associations MUC et ACCO, dit Terry. « Dans ces conditions, on a été obligé de payer plus cher. Les autorités doivent faire le suivi pour la mise en application de la mesure du maire. »

A noter que le recouvrement forcé sera effectué durant une période d’un mois.