Haut-Katanga : des grands fermiers engloutissent des petits agriculteurs

Haut-Katanga : des grands fermiers engloutissent des petits agriculteurs

Les petits agriculteurs de l’axe Kasenga dans la province du Haut-Katanga sont confrontés aux nombreux obstacles. Parmi  lesquels, ils notent la spoliation des terres par les privés. A celà s’ajoutent la dégradation du sol, les perturbations climatiques, la faible présence de marchés rémunérateurs, etc. Ce constat a été fait lors de l’atelier organisé par le Centre Arupe.

En effet, dans la province du Haut-Katanga, les agriculteurs affirment qur leurs terres sont vendues aux privés.

« Nos petits champs sont encerclés par des fermes et autres concessions privées» déplore une agricultrice du Village Abelu qui a requis l’anonymat. En outre , ces petits agriculteurs déplorent les techniques utilisées par les grands fermiers et qui impactent sur leurs cultures.

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Cette agricultrice indique par ailleurs qu’il y a près de 3 décennies les agriculteurs de son village avaient de grands espaces de culture et la production était bonne. « Suite à cet envahissement, nos productions sont devenues très faibles car toutes les terres sont prises.»

Des obstacles liés au changement climatique

Au-delà de ces difficultés, ces agriculteurs évoquent les questions liées au changement climatique. En effet, les pluies se ratifient, ce qui affecte également la production. De plus ils déplorent le faible accès aux intrants agricoles et aux financements.  Kasongo Mwadi agricultrice du Village David invite les autorités provinciales à sécuriser leurs terres.« Comment voulez-vous que la province s’engage à combattre la famine sans soutenir des agriculteurs ?» s’interroge-t-elle.

Responsabilité du pouvoir provincial face aux agriculteurs

L’envahissement des petits producteurs par des fermiers est considéré comme une véritable menace de l’agriculture de substance. Pourtant, ces petits producteurs nourrissent au quotidien plusieurs ménages à un prix abordable. Pour Adrien Mutombo Chargé des projets au centre Arupe pour la recherche et la formation, le gouvernement provincial doit garantir la sécurité de ces petits planteurs . «Près de 70% de la population congolaise vit en milieu rural. Elle tire ses moyens de substance de l’agriculture familiale» indique-t-il se basant sur le rapport de la FAO de 2021. En de renchérir « C’est donc possible d’exploiter cette potentialité pour accroître les productions agricoles.» En outre, il s’interroge sur l’exportation des produits de première nécessité par la province.

Il sied de noter que ces obstacles ont été évoqués lors de la table ronde organisée le lundi 2024, par le Centre Arupe. C’était en faveur des associations des agriculteurs de l’axe Kasenga accompagnées par cette structure. Il y avait également quelques acteurs du domaine, notamment les structures étatiques et quelques ONG évoluant dans le secteur agricole.